César Chesneau Dumarsais

Dumarsais, Article « Philosophe »

Introduction

L’article « Philosophe » de Dumarsais provient de l’Encyclopédie de Diderot et d’Alembert. C’est une œuvre gigantesque des Lumières, mais ce n’est pas la première encyclopédie de l’histoire de l’édition. L’idée de cette œuvre de Le Breton était l’idée d’une traduction d’un ouvrage anglais Cyclopédia de Chambers paru en 1738. Le Breton s’adresse à Diderot qui n’est pas encore connu. Diderot veut faire une œuvre originale, nouvelle, une encyclopédie moderne et française, de faire la somme des connaissances. Pour cela il contactera d’Alembert. Diderot rencontre ce dernier dans un salon, puis d’autres collaborateurs le rejoignent.

En 1750, Diderot sort le Prospectus qu’il rédigea lui-même. Il expose en public ce qu’il veut faire et lance une souscription (abonnement) pour avoir de l’argent étant donné le coût de l’opération. Diderot reçoit rapidement 4000 souscripteurs qui devaient recevoir deux volumes par an. Mais très rapidement l’entreprise est dépassée par l’ampleur de la tâche et le prix est élevé. En 1752, les 2 premiers volumes sont interdits par les autorités. Cela reprend, puis interdiction encore en 1758-1765, le roi demande le remboursement mais personne le réclame. Puis la publication reprend pour publier les 11 volumes de planches. De plus, Diderot et Le Breton se brouillent car Le Breton censure quelques articles et Diderot, découragé, envoie lui envoie une lettre en lui disant qu’il ne lui pardonnera jamais, mais résiste et finit la publication en 1752. 35 volumes totaux (17 volumes, 11 planches, 7 volumes suppléments). Cela fut très coûteux.

I. Qu’est ce qui fait la spécificité du philosophe selon Dumarsais ?

Dumarsais, qui dirige la partie grammaticale de l’Encyclopédie, rédige en 1762 le tome 12 de l’Encyclopédie. L’article Philosophe constitue une sorte de  » petit manifeste des Lumières « . Dans son article, il n’établie pas un système de pensées philosophiques mais il propose plutôt un modèle humain auquel peut s’identifier chaque philosophe des Lumières. Un idéal humain est donc défini.

Les quatre premiers paragraphes énumèrent les caractéristiques du philosophe relatives à son attitude intellectuelle. Les quatre paragraphes suivants, l’auteur aborde le philosophe sous l’angle social, dans ses rapports avec les autres en précisant les qualités morales qui le distinguent. Le philosophe est présenté par Dumarsais comme un homme différent et l’article s’attache à souligner la spécificité de cet être en le distinguant des autres hommes en général, des chrétiens, les « grands » et de ceux qu’ils appellent les philosophes « ordinaires ».

Il est différent des autres hommes en général en toutes circonstances par l’exercice de ses facultés intellectuelles. Ses actions se fondent sur la réflexion et non sur les passions. Critique traditionnelle des passions. Condamnation des passions les soumet à l’examen de la raison. Le premier paragraphe établie une analogie lourde de sens, qui revient à distinguer le philosophe du chrétien. Les deux catégories n’obéissent pas à la même idée. A la ligne 31, il y a volonté de se libérer des libertins, qui vivaient volontiers dans une atmosphère de débauche. Le philosophe se veut quelqu’un de sérieux. Critique discrète de l’immoralité et de l’oisiveté d’une partie de la noblesse.
Le philosophe se distingue aussi des autres philosophes ordinaires. Le philosophe « par excellence » ne s’isole pas, ne méprise pas. Dumarsais oppose la figure sympathique, qui participe à la vie collective, et n’a pas de complexe de supériorité. Le philosophe prend une autre dimension, celle d’intellectuel des Lumières.

II. Qu’est ce qui fait d’un philosophe un représentant des valeurs des Lumières ?

Les principales valeurs sont :

Le rationalisme, mettre en avant la raison et son usage. La raison est ce par quoi on juge si une pensée est logique et si elle concorde avec l’expérience. C’est un jugement, logique, correspondant avec ce qu’il se passe. Cela conduit à la prudence de ne pas prendre ce qui est vraisemblable. Cela conduit aussi à de la modestie dans ses ambitions, le philosophe ne recherche plus à construire des systèmes généraux d’exploitation. Les philosophes admettent de renoncer à savoir certaines choses dans certains domaines, reconnaître de ne pas tout connaître. Se contenter de vérités partielles comme la métaphysique.

La recherche de l’utilité et du plaisir. L’hédonisme : recherche du plaisir. Le philosophe est un être social et sociable. Le philosophe ne doit pas chercher une sagesse personnelle, l’encyclopédie prendrait cela pour égoïste, le philosophe est honnête et il aide les autres. Honnête homme signifie un idéal humain selon les penseurs du XVIIème siècle. Connaissances variées sur toutes sortes de sujets. Dumarsais reprend l’idée d’honnête homme mais rajoute l’envie de participer à la vie quotidienne, citoyen model. Sa vertu principale est l’humanisme, l’intérêt pour les autres. Utilité commune. Cet amour de société, de raison est poussé à l’extrême. Il y a un culte de la société. Il y a un enthousiasme du rédacteur, texte non neutre, vibrant d’émotions. La société est un objet d’amour.

Conclusion

Dumarsais apparaît comme un militant des Lumières. Le philosophe n’est pas un croyant qui verse dans l’irrationnel. C’est une re-définition de l’honnête homme.

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