Biographie de Félix Arvers

ARVERS (Félix)
(1806-1650)

Poète et dramaturge français du XIXe siècle.

Qualifié de poète d’un seul poème, Félix Arvers, né à Paris le 23 juin 1806, est demeuré lié irrémédiablement à un unique poème, « Un secret », dans l’histoire littéraire française.

Abandonnant des études juridiques qui le prédestinaient à une carrière notariale, Félix Arvers décide de se lancer à corps perdu dans l’écriture de pièces de théâtre. Ses pièces connurent un certain succès à l’époque, mais aucune d’entre elles ne restera dans le panthéon littéraire. Jeune homme, il fréquenta le salon de Charles Nodier, conservateur de la Bibliothèque de l’Arsenal et futur académicien, où se retrouvaient les plus grandes figures de la littérature romantique du XIXe siècle. Ce salon de l’Arsenal, devenu depuis une figure mythique du romantisme littéraire français, voyait aussi bien les plus grands (Hugo, Sainte-Beuve, Balzac, Nerval, Vigny, Musset) des écrivains que les plus modestes (Deschamps, Fontaney, Aloysus Bertrand) des poètes de salon s’y réunir, débattre et discuter d’idées et de poésie.

En 1833, il publie « Mes heures perdues », recueil de poèmes et de pièces dans lequel on retrouve « Un secret », que l’on désignera par la suite également comme étant le « sonnet d’Arvers ». Cri amoureux d’un timide à l’âme douloureuse, incapable d’ouvrir son coeur et d’apaiser les tourments de son âme, le poème fut composé sans doute en référence à Marie, fille de Charles Nodier, dont Félix Arvers aurait été éperdument amoureux. « Un secret » conserve toutefois une part de mystère, l’identité véritable de l’objet de la flamme ainsi déclarée n’ayant jamais été identifiée avec certitude (« Quelle est donc cette femme ? »).

On connaît par contre de façon certaine les circonstances de la première présentation publique du sonnet. Il était d’usage dans les salons littéraires que chaque invité laissât quelques vers, quelques phrases dans l’album de la maîtresse des lieux. Ce fut donc dans l’album de Marie, présente dans le salon de l’Arsenal, que Félix Arvers inscrivit « Un secret ». Dès cette soirée, la profondeur émouvante et l’imagerie romantique désespérée de cette description de sentiments à jamais inhibés touchèrent l’assistance. Dès lors, le sonnet sera attaché définitivement au nom de son auteur et entrera dans le panthéon de la littérature française. Récité, montré en modèle, il fut également pastiché et parodié par la suite par divers auteurs (Aigoin, Donnay, Tristan Bernard), qui imaginèrent des sonnets-réponses de la femme mystérieuse, ou même un sonnet à l’envers (« le lamento du trompé »). Il donna même lieu à des vives polémiques, de la part de Prosper Mérimée par exemple, qui l’abhorrait à force de l’entendre récité par les femmes dans tous les salons, ou encore de la part de Raoul Ponchon, qui accusa sans réussir à le prouver Félix Arvers de plagiat, et affirma que le poème devrait sa force à son inspiration et à son style d’origines étrangères.

Malgré cette fulgurance du succès d’« Un secret », Arvers demeura un poète de salon et l’homme d’un sonnet. Vivant de ses pièces à la gloire éphémère, il mourut en 1850, emportant avec lui dans l’oubli l’ensemble de son oeuvre, à l’exception de « son » sonnet.

Commentaires composés sur les oeuvres de Félix Arvers