Biographie de Jean Cocteau

COCTEAU (Jean)
(1889-1963)

Poète, écrivain, cinéaste, dramaturge français.

Cocteau perçut les faiblesses de l’âme humaine pour la première fois à l’âge de neuf ans lorsque son père, avocat, se suicide. A quinze ans, élève médiocre, il décide de quitter la maison familiale. Il publie à 19 ans son premier recueil de poèmes, « La Lampe d’Aladin » (1909). Il se lie alors avec Proust et Gide.

Sa rencontre avec les Ballets Russes, dirigés par Sergey Diaghilev, démarre son expression théâtrale. Il exprime alors le désir de créer des ballets, ce qui donnera « Parade » (1917), sur une musique d’Eric Satie et des décors de Pablo Picasso, et « Le boeuf sur le toit » (1920), composé par Darius Milhaud. Il se sert de son expérience en tant que conducteur d’ambulance en Belgique lors de la guerre pour écrire « Thomas l’imposteur » (1923), devient ami de Roland Garros à qui il dédiera des poèmes liés à l’aviation. Dans le même temps, il fréquente le milieu de l’art moderne, les Picasso, Modigliani, Max Jacob ou Apollinaire.

Il adapte également des pièces classiques avec une approche moderne, comme « Antigone » (1922) ou « Roméo et Juliette » (1924). On peut alors le considérer comme un vrai homme de la Renaissance, au milieu de ses tableaux, tapisseries, pièces, poèmes et autres écrits. Il fait la rencontre de Raymond Radiguet, qui à seize ans est un prodige, un esthète de la clarté et de la simplicité dans la poésie et l’écriture. La mort de Radiguet, à 21 ans en 1923 est un drame, l’amenant à consommer de l’opium pour se consoler de la disparition de son ami. Il écrira peu après « Orphée » (1926), pièce qui marque le retour de la tragédie dans l’art scénique contemporain. En 1929, il écrit « Les enfants terribles » en trois semaines. Il en adaptera le scénario en 1950 pour le film de Jean-Pierre Melville dont il sera également le narrateur.

Avec l’aide du Vicomte de Noailles, il monte son premier film, un muet qui s’intitulera « Le sang d’un poète » (1930). La poésie est pour lui la forme la plus aboutie d’expression, et ce film explore la relation du poète à la mort, à travers un voyage de découverte de soi. Ce thème restera présent dans toute son oeuvre, de même que l’ambiance onirique de ce film. Avec l’arrivée du cinéma parlant, la production d’un film revient par la suite beaucoup plus cher, et pendant les seize années qui viennent, Cocteau ne réalisera plus de film. Ce qui ne l’empêche pas d’écrire des scenarii, pour « La comédie du bonheur » (1940) de Marcel L’Herbier ou « Le baron fantôme » (1943) de Serge de Poligny, pour une adaptation de Tristan et Iseult, « L’éternel retour » (1943) de Jean Delannoy ou « Les dames du bois de Boulogne » (1944) de Bresson.

En 1946, il a enfin les moyens de diriger son propre film, une adaptation de la fable « La belle et la bête », avec son ami Jean Marais. Le film sera acclamé mondialement comme un chef d’oeuvre. Il réalise ensuite « L’aigle à deux têtes » (1948), adaptation de sa pièce éponyme de 1944 et « Les parents terribles » (1948), adaptée de la pièce qui est la suite des « Enfants Terribles ». Avec « Orphée » (1959), adaptation du classique grec, il revient sur le thème du poète et remporte le Grand Prix du festival de Venise. En 1955, il est élu à l’Académie française et meurt le 11 Octobre 1963.

Résumé des oeuvres de Jean Cocteau