Biographie de Henri Barbusse

BARBUSSE (Henri)
(1873-1935)

Homme de lettres français.

Né le 17 mai 1873 à Asnières, Henri Barbusse eut une mère anglaise qui décéda alors qu’il avait trois ans, et un père cévenol venant d’une famille protestante, et vécut au sein d’une famille de tradition radicale. Bien avant 1914, l’auteur se révélera socialiste, athée et humaniste, anti-monarchiste et anti-clérical fervent.

Lors de l’Affaire Dreyfus, il se retrouva naturellement du côté de ceux qui crurent en l’innocence de l’accusé. Il fut également anti-militariste et pacifiste, et rédigea des articles pour la revue La paix par le droit, qui prônait l’arbitrage international en lieu et place de la guerre. La politique n’était toutefois pas au centre des préoccupations de Barbusse lors de ses jeunes années. La manière dont les idéaux des dreyfusards furent utilisés pour servir des intérêts politiques, ainsi que la participation croissante des socialistes dans les basses manoeuvres parlementaires furent une première déception pour lui.

Les étapes initiales de sa vie littéraire l’amenèrent d’abord vers la poésie néo-symbolique, dont l’esthétisme et la fugacité l’attiraient, avec « Les pleureuses » (1895) et ensuite vers le néo-naturalisme, avec « L’enfer » (1908). Dans cette histoire intense et réaliste, un jeune homme résidant dans une pension de famille espionne ses voisins à travers un trou dans le mur de sa chambre à coucher, et devient ainsi le témoin de mariages, d’adultères, de naissances, de décès, d’homosexualité féminine et autres comportements humains.

En 1914 quand la Première Guerre Mondiale éclate, malgré son pacifisme déclaré, une santé fragile, un statut d’auteur déjà bien établi et ses quarante et un ans, Barbusse s’engagea dans l’armée et vint combattre dans les tranchées du front. Malgré une explosion qui endommagea ses poumons, il persista à rester et à revenir dans les tranchées jusqu’à ce que l’on prononçât son invalidité totale. De cette expérience, il tirera « Le feu » (1916), son chef d’oeuvre, récit horrifiant des carnages de la guerre et portrait émouvant des soldats qui y ont partagé la souffrance. « Le feu » est l’un des récits les plus réalistes et en même temps les plus poétiques jamais écrits sur la guerre, et valut à son auteur le prestigieux Prix Goncourt, la gloire et la notoriété.

Après la guerre, il rédige le roman politique « Clarté » (1919). Ses oeuvres prendront alors une tournure révolutionnaire très marquée, entre autres avec « Le couteau entre les dents » (1921) dans lequel il prend fait et cause pour le bolchevisme et la révolution d’Octobre. En 1923, il adhère au parti communiste français, et voyage plusieurs fois en Union Soviétique. Il devient également membre de la Ligue contre l’Impérialisme créée à Bruxelles en 1927. Il continue de même à publier des ouvrages de veine politique, avec « Les enchaînements » (1924) et « Le Judas de Jésus » (1927), qui raconte l’histoire d’un Jésus révolutionnaire communiste avant l’heure, tout en lançant en 1928 l’hebdomadaire Monde, qu’il publiera jusqu’à sa mort.

En 1935, il écrit à Moscou une biographie de Joseph Staline, « Staline. Un monde nouveau vu à travers un homme », lorsqu’il y décède. Il sera inhumé au Père Lachaise, à Paris.

Commentaires composés sur les oeuvres de Henri Barbusse