Biographie de Emile Verhaeren

Biographie de VERHAEREN (Emile)

Poète belge d’expression française (1694-1778)

Emile Verhaeren a vu le jour le 21 mai 1885 à Saint-Amand, à proximité d’Anvers. Malgré une formation académique qui le préparait à une carrière juridique, il a abordé les rivages de la littérature à Louvain en publiant deux journaux, La Semaine et Le Type, tour à tour fermés par les autorités. C’est pendant cette période qu’il commença à fréquenter les groupes qui seront à l’origine de la renaissance artistique et littéraire belge à la fin du siècle, autour de Max Waller, fondateur de la revue phare La Jeune Belgique (1881).

Féru aussi bien de peinture que d’écriture, Verhaeren consacra une importante partie de ses premières œuvres publiées en 1883 dans « Les flamandes » à l’art pictural. Ce recueil de poèmes naturalistes emplis de liberté, de sensualité et de violence fit sensation à sa sortie. Ses œuvres suivantes reflètent les problèmes de santé qu’il connut alors, avec notamment « Les soirs » (1887), « Les débâcles » (1888) et « Les flambeaux noirs » (1889).

Les trois principaux thèmes que l’on retrouve ensuite dans l’oeuvre de Verhaeren sont l’énergie humaine (le progrès, la fraternité, l’émancipation de la classe ouvrière), la Flandre et l’amour tendre qu’il portait à sa femme.

Appliquant les principes de la composition picturale à l’écriture, il décrit ainsi les mouvements de son pays, de ses villes et de ses petites bourgades, avec « Campagnes hallucinées » (1893) sur l’exode rural et la désertion des campagnes, qui trouve son pendant dans « Les villes tentaculaires » (1895). Dans la lignée de Millet et de Rembrandt, il s’attacha ainsi à exalter la beauté des humbles, avec un lyrisme porté par une écriture souple et puissante, représentant la vie comme étant rude, dramatique et pleine de vivacité. Les petits bonheurs du quotidien comme les grands thèmes sociaux se retrouvent alors dans son oeuvre.

Son attachement à Marie Sassin, devenue sa femme en 1891 amènera son oeuvre vers une forme plus intense mais plus contrôlée, avec « Les Heures claires » (1896), « Les Heures d’après-midi » (1905) et « Les Heures du soir » (1911), trois œuvres qui sont autant de déclarations d’amour.

Les œuvres sociales de Verhaeren lui donnèrent rapidement une place de choix dans le milieu intellectuel de son époque. Invité à donner des conférences un peu partout en Europe, il fréquenta le gotha littéraire et vit ses oeuvres traduites. Parmi ses tragédies les plus connues, « Hélène de Sparte » (1912), combinant vers et prose, révèle la portée symbolique très lourde de son oeuvre. Hélène représente la figure maternelle à jamais inatteignable, appropriée par une puissance étrangère, comme la Flandre l’était par Philippe II. Elle est celle qu’on espère à jamais.

Si les autres œuvres de Verhaeren furent publiées très peu de temps après leur écriture, les tragédies ont été écrites en parallèle à ces œuvres et ne seront publiées que  bien des années après qu’il en ait commencé l’écriture. Hélène, commencée en 1901, ne sera ainsi publiée qu’en 1912. Alors que les autres œuvres dénotent les états et les changements de sa vie, les tragédies symbolisent et extériorisent ses tourments et ses luttes internes. La Première Guerre Mondiale renforcera les tourments de ce pacifiste qui, dans le recueil « Les Ailes rouges de la guerre » (1916), exprimera ses tristes protestations contre la guerre.

Le 27 novembre 1916, Verhaeren meurt écrasé par un train en gare de Rouen. Cette disparition, dans une Belgique toute en cendres et en champs de bataille et occupée par les allemands, sonnera comme un glas de plus dans une époque pleine de chagrin.