Biographie de Jacques Réda

Biographie de Jacques Réda
(né en 1929)

Poète et critique musical français.

Jacques Réda est né à Lunéville en 1929. Après des études inachevées de droit, il monte à Paris en 1953. Il y sera membre du comité de lecture des éditions Gallimard, avant de devenir rédacteur en chef de la Nouvelle Revue Française de 1987 à 1995. Grand Prix de poésie de l’Académie française en 1997, il sera également récompensé de la bourse Goncourt de la poésie en 1999.

Son premier recueil, « Amen » (1968), préfigure ce que sera son oeuvre : élégiaque, en quête des petits secrets cachés derrière la surface mystérieuse du monde. Réda est un promeneur. Avec « Recommandations aux promeneurs » (1988) ou « Le sens de la marche » (1990),  il s’est d’abord fait connaître pour ses promenades dans les arrondissements de Paris, les gares ou les petites villes de provinces où il arrive provenant de Paris en vélo-solex, en s’étant au préalable perdu sur les petites routes et ayant subi toutes sortes de mésaventures.

Plus qu’aucun autre auteur français contemporain, Réda peut être vu comme l’intersection de tous les courants poétiques et littéraires d’après-guerre. La quête de Réda est l’observation des ruines de la modernité. Il est le maître de l’alexandrin contemporain et l’auteur d’une oeuvre tendre, subtile et ironique dédiée à ses promenades et à ses flâneries, aussi bien dans les banlieues parisiennes que dans les coins les plus reculés de la France profonde. « Les ruines de Paris » (1977) ou « L’herbe des talus » (1984) démontrent l’extraordinaire précision de sa perception auditive et visuelle. Plus tard, dans « Retour au calme » (1989), il développe un lien entre l’expérience empirique et les questions métaphysiques. Il fera également, dans « Le sens de la marche» (1990), une synthèse remarquable entre prose et vers.

Malgré l’importance du voyage ou de la promenade, l’oeuvre de Jacques Réda ne relève pas tout à fait de la littérature de voyage (ou de promenade). Que ce soit en France ou à l’étranger, il ne cherche pas à capter l’atmosphère du lieu, l’esprit de l’endroit. Représentant important de la littérature intimiste et observateur attentif et perspicace de la vie quotidienne, Réda recherche avant tout une présence dans les endroits les plus ordinaires et les plus monotones, abandonnés par  la civilisation moderne, sous la rude surface (les ruines) de la réalité contemporaine. Dans « Aller aux mirabelles » (1991), oeuvre autobiographique en prose, il célèbre ainsi les petites choses de la vie, les petits détails qui deviennent importants en réveillant des souvenirs, les anecdotes, la famille,… Il n’a parfois pas besoin d’aller loin pour célébrer ces petites choses. Dans « Affranchissons-nous » (1990), il célèbre le simple fait d’aller à la poste, de choisir les timbres, d’envoyer son courrier.

Jacques Réda n’est pas seulement un poète. C’est également un passionné de musique, un critique de jazz à l’oreille sûre et au goût éclectique. Outre ses contributions à Jazz magazine, « L’improviste » (1980) et « Jouer le jeu » (1985) contiennent des textes et des poèmes consacrés au jazz, et en 2002, il publie une « Autobiographie du jazz ». Il trace des parallèles entre le musicien qui s’exprime à travers son instrument et le poète à travers ses mots, puisant tous les deux dans le rythme et l’esprit de tout ce qui les entoure, et il explique que la musique et la poésie sont une manière pour l’artiste d’affirmer qu’il est vivant, et cela malgré la menace inéluctable de la mort.

Commentaires composés sur les oeuvres de Jacques Réda