Biographie de Esope

Biographie d’Ésope
(VIIe – VI avant J-C)

Fabuliste grec.

Aucune certitude ne peut être établie quant à la vie, ou même l’existence, d’Esope, esclave, fabuliste et qui fut l’un des principaux inspirateurs de Jean de la fontaine pour ses fables. Son histoire est nimbée de contes et d’inventions. D’après la légende, il serait né, esclave, à Ammonius, ville relativement obscure de Phrygie. Tous les récits s’accordent pour lui accorder un corps extrêmement difforme, mais sa plus grande infirmité était son élocution, lente, inarticulée et difficile à comprendre. La nature aurait toutefois compensé ces infirmités par un esprit clair et accompli, capable des élans d’idées les plus élevées et les plus sublimes.

Incapable d’effectuer des tâches domestiques, Esope fut envoyé par son premier maître travailler aux champs. Un jour, il y rencontra deux prêtres de Diane qui s’étaient perdus. Ceux-ci lui demandèrent de les aider à retrouver le juste chemin. Non seulement il s’en acquitta, mais il leur offrit à manger, ce qui lui valut les prières des prêtres. La nuit d’après, la Fortune le visita dans son sommeil, lui accorda une élocution parfaite et le don d’exprimer ses idées en forme d’apologues. Son maître, offensé, décida alors de le vendre à un marchand d’esclaves. Celui-ci le vendra à son tour au philosophe Xanthus à Samos, dont les étudiants furent impressionnés par la répartie et l’esprit d’Esope. Il fit preuve de sa perspicacité face à Xanthus en résolvant plusieurs énigmes et expliquant plusieurs mystères, gagnant par cela sa liberté et devenant le conseiller de la ville et des habitants de Samos.  Grâce à son esprit et à ses apologues, il permit à la ville de préserver la paix, notamment avec le roi Crésus.

Il quitta ensuite Samos, voyagea à travers plusieurs royaumes, rencontra des philosophes, avant d’arriver à Babylone où il sera apprécié du roi Lycerus. L’usage à l’époque entre les rois était de s’envoyer des questions philosophiques, celui qui s’avérait incapable d’y répondre étant puni d’amendes. Esope, répondant au nom du roi, renforça grandement la réputation de celui-ci, et il proposa même de nombreuses questions auxquelles les rois voisins seront incapables de répondre.

Esope mourra en Grèce, condamné à mort et jeté au précipice par le peuple de Delphes qui l’accusèrent d’avoir volé une des coupes d’or du temple de Delphes.

Esope, qu’il ait vraiment existé ou qu’il fut une personnalisation symbolique de plusieurs siècles de créateurs de fables, comprit que les fables, pour être parfaites, devaient être impersonnelles. Elles devaient être des abstractions, mues par des logiques implacables. Le lion est toujours plus fort que le renard, le renard doit toujours être rusé. Aucun personnage ne sort du rôle qui lui est attribué, et est mû par les forces de la nature, comme l’arbre qui pousse ou la rivière qui coule. Les fables énoncent les vérités les plus simples, et cette simplicité implique d’éliminer l’homme du récit. Il n’y a pas d’héroïsme, de chevalerie dans les fables, il n’y a que des vérités évidentes, des truismes. Les plus simples des créatures sont ainsi utilisées pour illustrer les vérités les plus évidentes : la souris est plus faible que le lion, mais la souris a la force pour rogner les cordes qui emprisonnent le lion, la supériorité est toujours insolente, et l’orgueil précède la chute. La morale sera exprimée à la fin, parce que toute fable a une morale, une vérité simple et inévitable.

Commentaires composés sur les oeuvres de Esope