Chahdortt Djavann

Djavann, Comment peut-on être français ? Lettre IV

Introduction

Le texte étudié est une lettre extraite du roman épistolaire et autobiographique de Chahdortt Djavann « Comment peut-on être français ? » publié en 2006.
Cette lettre, la neuvième de ce roman, est écrite en réponses aux « Lettres persanes » de Montesquieu, par le personnage principal, Roxane, une jeune iranienne exilée à Paris.
Cette lettre traite des différences entre l’Occident et l’Iran face à la liberté.

Nous allons étudier ce texte selon deux axes de lecture : la lettre argumentative et la liberté.

I. La lettre argumentative

A. Justification de l’emploi du terme « lettre »

Présence d’une adresse précédant la lettre, l’adresse imaginaire de Charles de Montesquieu.

Présence d’une formule de politesse « Cher Montesquieu ».

Présence de plusieurs paragraphes écrits en prose.

Présence de la première personne du singulier tout au long de la lettre : « je préfère », « je l’ai »… ce qui montre que la focalisation est interne.

Présence de la deuxième personne du pluriel : « votre Roxane », « votre pays »… ce qui démontre l’existence d’un destinataire.

Elle lui pose des questions, ce qui montre qu’elle attend une réponse.

Enfin le texte est signé « une future chrétienne ? Roxane » et suivi d’un post-scriptum.

B. Justification de l’emploi de « argumentative »

Cette lettre suit un déroulement argumentatif : thèse, arguments, exemples.

L’auteur écrit cette lettre afin de parler du manque de liberté en Iran : il s’agit de la thèse.

Elle y décrit la situation des femmes en Iran, leur servitude face aux mollahs qui dirigent le pays, ce qui la révolte, et la situation des hommes qui au fond n’est pas plus heureuse que celle des femmes : il s’agit des arguments.

Elle emploie un ton critique pour parler des mollahs qui font régner la terreur dans son pays, mais aussi pour parler de l’occident qu’elle dit être indifférent face à ce problème.

Elle illustre ses arguments avec des exemples qui sont ici des citations d’auteurs connus : Racine, Hafez et Montesquieu lui-même.

Elle utilise des figures d’insistance pour appuyer son point de vue : questions oratoires, des gradations et des termes péjoratifs : « secte mahométane » qui ici donne au texte un sens de blâme et de critique.

II. La liberté

La liberté est le thème de cette lettre, et plus exactement la situation qu’adoptent l’occident et l’Iran face à ce thème.

Pour l’auteur la religion joue un rôle primordial sur ce thème, et pour exprimer cela elle fera une étude comparative des deux pays :

En parlant de la France, de l’occident en général et surtout du christianisme, elle utilise un vocabulaire mélioratif et un champ lexical de la liberté : « liberté, tolérant, fait une place, adulé, encensé » ; et compare les chrétiens à des guèbres avec la citation de Hafez. Elle pense que « le christianisme aurait mieux convenu aux iraniens » et signe même « une future chrétienne ? Roxane ».

Lorsqu’elle aborde le sujet de l’Iran et de l’Islam, elle insiste plus particulièrement sur la situation des femmes, l’ayant elle-même vécu. Elle montre la place qu’occupent les mollahs, leur façon de diriger la vie des gens, les priver de justice, d’équité et les humilier.
Elle utilise des gradations, des questions oratoires et le champ lexical de l’oppression : « oppriment, condamnent, exécutent, torturent, humilient, corruption,, tyran, barbarie, se taire, surveiller, désespoir, servitudes, contraintes, obéir, interdits, dévots ».

Conclusion

Cette lettre écrite à Montesquieu montre avec véracité les horreurs que font subir les mollahs chaque jour au peuple iranien car l’auteur y laisse transparaître son vécu et ses sentiments sur un ton polémique afin de nous faire réfléchir. De plus cette lettre pourrait parfaitement servir de réponse à une des lettres des « Lettres persanes » de Montesquieu traitant du même thème.

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