Le Symbolisme

Le symbolisme est un mouvement littéraire et artistique (peinture, musique…) de la fin du 19ème siècle. Le terme vient du grec « sumbolon » de « sumballein » qui signifie « jeter ensemble ». 

I) Histoire du mouvement

Le terme « symbolisme » est utilisé pour la première fois en 1886 dans le Manifeste littéraire de Jean Moréas. Le mouvement, avec ses théories et ses dogmes, se place dans la continuité du décadentisme qu’il entend préciser et règlementer, tout en y apposant une appellation plus pertinente. Le Traité du Verbe de René Ghil constitue le deuxième texte fondateur. Charles Baudelaire est qualifié par Moréas de « véritable précurseur » du mouvement. Stéphane Mallarmé, avec les mardis de son salon littéraire, fera figure de chef d’école du symbolisme. L’école symboliste est également identifiée au « vers-librisme », nouveau mode d’expression poétique (en vers libres) fondé par Gustave Khan.

Renié par ses propres fondateurs, le mouvement s’éteint, miné par une crise interne de valeurs, à la fin du 19ème siècle. S’il meurt dans son pays natal, il s’exporte à l’international et en particulier en Angleterre (Oscar Wilde), en Belgique (Rodenbach), en Russie (Balmont, Blok, Brioussov), en Amérique latine et même au Japon.

II) Auteurs et artistes symbolistes 

LITTÉRATURE

PEINTURE

MUSIQUE

Charles Baudelaire

Puvis de Chavannes

Gabriel Fauré

Paul Verlaine

Odilon Redon

Maurice Ravel

Stéphane Mallarmé

Gustave Moreau

Claude Debussy

Arthur Rimbaud

Richard Wagner

Jean Moréas

Gustave Khan

René Ghil

Maurice Maeterlinck (belge)

Émile Verhaeren (belge)

Henri de Régnier

Paul Valéry

André Gide

Paul Claudel

Marcel Proust

III) Définition du symbolisme

Le mouvement symboliste naît d’une volonté de rupture avec le naturalisme et la poésie parnassienne. Il se construit en réaction à la vision matérialiste de l’époque qu’il rejette pour y opposer une expression du sens caché de l’univers à travers le symbole. Le symbolisme s’inscrit comme un renouveau de l’idéalisme, où le poète, l’écrivain ou l’artiste est investi d’une mission sacrée ou mystique.

Au lieu de décrire objectivement ce qui paraît être, il s’agit désormais de suggérer et d’évoquer par allusions le mystère du monde « masqué ». Pour Moréas, le symbolisme doit « vêtir l’idée d’une forme sensible ». En poésie, cette aspiration se traduit par la création du vers libre, le foisonnement de correspondances, de synesthésies et d’analogies.
Logiquement, l’école symboliste se passionne pour l’hermétisme, l’ésotérisme, l’occultisme, le mysticisme et les mythologies.

Le symbolisme est également marqué par une perception philosophique pessimiste et désabusée de l’existence, un véritable mal du siècle, qui se traduit par des extravagances langagières, un nihilisme social, une morbidité latente. C’est le règne des poètes maudits et des décadents.

La poésie et le roman constituent les deux genres de prédilection des symbolistes qui investiront toutefois le mode d’expression théâtral sous la houlette de Paul Fort, fondateur du Théâtre d’Art où il montera les drames de Maurice Maeterlinck (Pelléas et Mélisande).

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