Nathalie Sarraute

Sarraute, Enfance, Luxembourg

Référence

Les Lignes correspondent au livre  » Texte analyse littéraire et expression  » de la classe de 1ère chez Nathan (nouveau programme).

Texte

Commentaire de « Pourquoi faire revivre cela » à « je suis en eux sans rien de plus, rien qui ne soir à eux, rien à moi ».

L’auteur

Elle donne 2 dates de naissance : 1900 et 1902, en Russie. Ses parents sont divorcés :

Son père est remarié, habite en France à Paris et sa mère habite en Russie. Elle écrit à l’âge de 80 ou 82 ans et raconte les premières années de sa vie. Réflexions sur le langage incluse dans toute l’autobiographie pour ne pas trahir son souvenir.

Introduction

Courts chapitres qui s’enchaînent par association d’idées et non chronologiques. Le chapitre se place entre la rencontre rue Boissonade avec la future épouse de son père et l’arrivée à St Petersbourg chez sa mère. Ces chapitres ont comme point commun l’harmonie avec la nature.

A : 1er paragraphe : refus de la narration

Points de suspension, tâtonnements, hésitations ne sont surtout pas gommés.

Deux tensions contradictoires : à la fois l’envie, la pulsion d’écrire et le doute.

Pas de  » je « , infinitifs : mode impersonnel, interrogatif ; refus d’une phrase assertive mais pas vraiment interrogative puisque pas de point d’interrogation. Beaucoup de négations, restrictions ( » sans, ne que, pas « ) : doute sur la réussite mais désir d’écrire :  » capter, faire revivre, retenir « .

Humour : comparaison dérisoire (l 3) :  » mais…enfant « , champ lexical du religieux, de l’irrationnel qui s’impose à elle

B : 2e paragraphe et début du 3e (jusqu’à la l 13) : circonstances du surgissement de la sensation

Désir d’écrire par-dessus tout, début de narration.

Début stéréotypé, banal : infinitifs remplacés par  » je « , l’imparfait / le passé simple qui sont les temps traditionnels du récit.

Scène traditionnelle :

Luxembourg : lieu traditionnel de jeu pour la moyenne bourgeoisie au début du siècle.
Personnages traditionnels : père, (belle) mère, l’enfant (elle)
Gros livre relié : traditionnel

Premiers  » …  » montrent les 1ères hésitations mais sans importance.

 » Il me semble que  » : prudence

Elle utilise une grande paraphrase pour désigner la jeune femme présente, Elle montre ce que l’enfant a retenu de la jeune femme (celle-ci est le lien avec le passage d’avant.)

L’enfant a sans doute moins de 5 ans puisqu’elle ne sait pas lire : l 10  » je venais d’en écouter un passage « .

Focalisation interne, description du jardin stéréotypée :

Couleurs fades, niaises, conventionnelles (rose, bleu, vert) ;  » bien sûr  » : clin d’œil au lecteur.
Détails, couleurs, sonorités ? aspect idyllique, paradisiaque de la scène.

Un Moment de bonheur.

C : l 13 à l 27 : une expérience ressuscitée

 » A ce moment-là  » : transition brutale.

Utilisation du démonstratif  » c’  » pour ne pas le nommer.

Passage au passé composé : manière de ne pas couper le passé du présent, rapprochement du passé.

Bribes de monologue fait de nombreuses interrogations qui tournent autour du problème du choix des mots. Elle expose de nombreux synonymes. Sincérité ? elle cherche le mot exact pour ce qu’elle a ressenti. Elle refuse la banalité grandiose de  » bonheur « , la majesté mystique d’  » exaltation  » ou de  » félicité  » qui ne peuvent convenir à une simple sensation : l 17-18.

Le mot  » joie  » est modeste, elle le personnifie, lui donne un caractère mais il n’est pas complètement adapté, ce mot si petit ne peut contenir tout ce qu’elle a ressenti : l 21-22.

Le mot  » onde  » lui convient et correspond au style de l’onde qui se propage au fil de la page, le souvenir est arrivé à la surface.

Allitération en  » s  » :  » s’épand, se perdre, se fondre  » et en  » m  » :  » m’emplit, me déborde  »

D : Conclusion qui apporte une réponse à l’ouverture :  » pourquoi revivre cela ? « ,  » parce que je suis dedans et qu’elles sont en moi. « 

Conclusion ? Impossibilité de dire par des mots ordinaires le vécu mais en même temps, le langage est quand même ce qui s’en rapproche le plus pour le faire revivre.

Conclusion

Ce fragment livre l’exemple d’une écriture impressionniste, procède par touche et vise à capter un instant comme les peintres. Si la carence du vocabulaire habituel est proclamé, la communication est tout de même rendue possible grâce à une reconstitution problématique de la phrase, de la syntaxe.
Sarraute = soupçon et tremblement.  » ce que je crains c’est que ça ne tremble pas  » (N. Sarraute).

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