Aldous Huxley

Huxley, Le Meilleur des mondes, Résumé

Dans cette société future, tous les enfants sont conçus dans des éprouvettes. Ils sont génétiquement conditionnés pour appartenir à l’une des 5 catégories de population. De la plus intelligente à la plus stupide : les Alpha (l’élite), les Bétas (les exécutants), les Gammas (les employés subalternes), les Deltas et les Epsilons (destinés aux travaux pénibles). Le « meilleur des mondes » décrit aussi ce que serait la dictature parfaite : une dictature qui aurait les apparences de la démocratie, une prison sans murs dont les prisonniers ne songeraient pas à s’évader. Un système d’esclavage où, grâce la consommation et au divertissement, les esclaves « auraient l’amour de leur servitude »… Le monde dépeint dans le livre présente une société supposément parfaite où le simple fait de ne pas être heureux est considéré comme une grave incongruité. Les humains, sont ordonnés en castes d’aptitudes strictement délimitées : les Alpha (l’élite), les Bétas (les exécutants), les Gammas (les employés subalternes), les Deltas et les Epsilons (destinés aux travaux pénibles). Ils naissent désormais sous éprouvette (plus la caste est basse, moins le fœtus sera alimenté en oxygène. Le premier organe touché sera le cerveau ensuite le squelette.) dans des centres où, ils sont conditionnés tout au long de leur croissance à développer une ligne de caractère et de conduite idéale de laquelle les émotions sont dans la mesure du possible exclues. En effet, quoi de pire pour une société consommatrice et productiviste censée vivre en parfaite harmonie que la survivance de sentiments personnels et d’opinions autonomes ? Et si par malheur le moral baisse, on s’empresse de leur faire ingurgiter une bonne dose de soma, sorte de mélange de tranquillisant et d’hallucinogène, qui transporte infailliblement au septième ciel et prépare l’individu à reprendre le cours prédéfini de son existence comme si de rien n’était.

Bernard Marx, employé ordinaire de classe alpha par suite d’un accident de laboratoire peu après sa naissance, se trouve être beaucoup plus réceptif aux émotions que ses congénères, de même qu’il ne remplit pas les critères de taille et de complexion propres à sa caste. Par voie de conséquence, Bernard est sujet à des inhibitions surdimensionnées, il se perd dans des réflexions intenses que ses congénères ne peuvent même pas entrevoir, il n’accepte pas que l’on puisse envisager des relations intimes comme un jeu de petits chevaux, et il connaît les pires difficultés à s’intégrer dans la société qu’il est censer fréquenter avec assiduité. Bernard en souffre mortellement.

Bernard Marx est amoureux de Lenina Crowne (Marx, Lenine,…) et projette de partir avec elle en voyage vers une destination très spéciale, une partie du monde (le Nouveau-Mexique) où l’on vit encore comme aux « débuts » de l’humanité. Bernard espère y trouver la clé des questions existentielles qui le taraudent. Lenina accepte l’invitation par curiosité et voilà les deux tourtereaux en route pour l’aventure.

Après le choc de la découverte d’un endroit non-aseptisé et quelques péripéties, Bernard fait la connaissance de John, 17 ans, un sauvage qui se trouve être tout aussi rejeté chez lui que Bernard à Londres. Et pour cause, John est le fils d’une femme civilisée Linda, qui, vingt années auparavant, s’est retrouvée abandonnée par le directeur de l’usine, père et géniteur de John, ainsi que supérieur hiérarchique de Bernard. John est cultivé (il lit Shakespeare), mystique, et très insatisfait de la façon dont lui et sa mère sont traités en parias par la communauté locale. Bernard saisit l’opportunité et ramène le sauvage dans ses bagages avec dans l’idée de le promener tel un spécimen de foire auprès des pontes de la planète, se gagnant ainsi le respect général et le standing social dont il a été frustré toute sa vie.

Fasciné par le Meilleur des Mondes et son attirail de commodités et de modernité, John va bien vite déchanter lorsque le conflit entre ses valeurs d’origine et celles de son nouvel environnement va s’avérer insurmontable – notamment l’impossibilité de construire une relation platonique et exclusive avec Lenina, chose qu’il désire pourtant ardemment. De son côté, Bernard voit son petit aquarium d’espoirs vaniteux réduit à néant par les agissements imprévisibles de son protégé, qui refuse de se plier plus longtemps au petit jeu des apparitions mondaines. Il comprend à son grand dam que sa nouvelle petite notoriété n’est qu’éphémère et ne se basait pas sur sa personne mais sur la vague d’intérêt suscitée par John. Ce dernier, au comble du désespoir, se retrouve bientôt livré à lui-même et tangue intérieurement entre le besoin de fuir et le désir de révolutionner ce monde qu’il juge inepte et immoral Lenina devient de plus en plus proche de John. Linda depuis son arrivée à Londres était traitée par des doses de soma importantes. Linda est ainsi morte à l’hôpital ou John vient la retrouver. Fou de colère, il perturbe avec Bernard Marx et Helmholtz Watson (un autre ami alpha) la distribution de SOMA aux membres de l’hôpital. Après l’intervention de la police, ils sont tout trois arrêtés et conduit devant Mustapha Menier. Celui ci décide d’envoyer Marx et Watson en exil sur une île dont il leur laisse le choix, tandis qu’il refuse à John de suivre ses amis. John est ainsi condamné à poursuivre l’expérience ; dont il est le cobaye. Pour y remédier, John choisit l’ermitage et se réfugie dans un vieux phare se dressant sur la crête du coteau entre Puttenham et Elstead. Au bout de quelque temps, il est de nouveau repéré et harcelé. Quelques jours plus tard il mettra fin à ses jours par pendaison.

Intrigue

En l’an 632 après la naissance de Henry Ford, la société mondialisée valorise la performance, la production, la technologie, le bonheur perpétuel et la vie en société. Toute la population, en majorité stérile, produite désormais en usine, est conditionnée par des techniques efficaces contrôlées par une élite. Bernard Marx, membre de cette élite, ne jouit pas d’un physique associable à un membre de sa caste, pour des raisons inconnues. Rejeté, il développe un comportement solitaire, comble de l’anormalité. Le hasard lui accorde l’occasion de faire voir Londres à John, un Sauvage vivant dans une Réserve où l’on enferme ceux qui ont refusé de s’accommoder au nouvel ordre mondial. John, conscient de sa liberté individuelle, se heurte à un monde où la collectivité est maître, où l’Homme n’est qu’un pantin au service de l’efficacité.

Chapitre 1

Le Directeur de l’usine d’enfants de Londres fait visiter son établissement à un groupe d’étudiants. Ils y apprennent les principes fondateurs de la société et la constitution des classes sociales. Il y a l’élite, que sont les Alphas et les Betas, et la main-d’œuvre, les Gammas, Deltas et Epsilons.

Chapitre 2

Le Directeur permet aux étudiants de voir une séance de conditionnement de jeunes bambins. On les électrocute légèrement lorsque ceux-ci touchent à un livre ou à une fleur. Le Directeur raconte à son public estudiantin en admiration l’histoire et l’avènement de l’hypnopédie, le conditionnement par le sommeil, dont ils témoigneront également d’une séance.

Chapitre 3

Le Directeur et ses étudiants rencontrent le Contrôleur Mondial de l’Europe de l’Ouest, Mustapha Mond. Celui-ci épilogue sur la nécessité de la stabilité et sur les horreurs de la famille, qui n’existe plus depuis longtemps Lenina Crowne, une employée de l’usine londonienne, termine son quart de travail. Au vestiaire des femmes, elle discute avec une amie, Fanny, de sa relation exclusive avec Henry Foster, qui dure depuis plusieurs mois déjà. Fanny réprimande Lenina pour être si incorrecte. Dans le vestiaire des hommes, Bernard Marx sent l’envie de frapper Henry Foster et son compagnon qui n’ont cesse de voir chez Lenina et les autres femmes de simples objets sexuels. Son physique réduit pour un Alpha lui empêche d’accomplir son souhait.

Chapitre 4

Lenina passe la soirée avec un Bernard Marx angoissé et gêné. Plus tard, Bernard rencontre son seul ami, Helmholtz, un Beta aux capacités de loin supérieures à la normale de sa classe.

Chapitre 5

Lenina termine sa journée avec Henry Foster. Bernard effectue son routinier Service pour la Solidarité (Solidarity Service). C’est une réunion où douze personnes, autour d’une table, noyées dans la musique, le parfum et le soma, drogue légale procurant un bonheur apaisant, chantent, boivent et appellent au nom de leur dieu, Henry Ford. Cette soirée n’a rien de convaincant pour Bernard.

Chapitre 6

Lenina continue de fréquenter Bernard, qui l’invite à visiter la Réserve de Sauvages du Nouveau Mexique. Elle appréhende un peu l’expérience, mais succombe à son exotisme charmant. Bernard est pour elle un personnage particulier. Elle le trouve attirant pour cette raison, et quelques-unes de leurs soirées la satisfont. Mais, un jour, Bernard la terrifie par ses blasphèmes successifs : il parle de liberté, de solitude, d’individualité. Aux commandes de son hélicoptère, il offre à Lenina de regarder la mer en paix. Le Directeur de l’usine d’enfants de Londres, le supérieur de Bernard, le réprimandera sévèrement. Mais Bernard n’a pas peur. Lui et Lenina quittent Londres en direction du Nouveau Mexique. Ils débarquent à Malpais.

Chapitre 7

Lenina est dégoûtée par la Réserve et les Sauvages. Bernard essaie de montrer qu’il s’amuse. Il rencontre par hasard Linda, qui n’est pas une Sauvage, et son fils John. Abandonnée il y a une vingtaine d’années à la Réserve, Linda prétend que le contrôle contraceptif qu’elle s’administrait était sans faille. Mais John est véritablement son fils, dont le père est le Directeur de l’usine d’enfants de Londres, le supérieur de Bernard.

Chapitre 8

John raconte à Bernard sa vie difficile à la Réserve. Bernard lui offre de le ramener à Londres, avec sa mère.

Chapitre 9

Pendant l’absence de Bernard, qui a quitté temporairement afin de conclure les préparatifs nécessaires au retour de Linda et de son fils, John admire la beauté de Lenina, profondément endormie par des fortes doses de soma.

Chapitre 10

Retour à Londres. Alors que le Directeur de l’usine d’enfants annonce publiquement, à ses employés, la condamnation à l’exil de Bernard, pour la subversivité de son comportement anti-social, Linda et John se présentent à lui. John s’agenouille : « My father! » C’est le coup d’éclat ; tous en rient aux larmes. Être père n’est rien sauf vulgaire. Le Directeur est humilié. Il quitte et on ne le reverra jamais plus.

Chapitre 11

La popularité de John Savage ne se dément pas. Bernard, son protecteur, jouit d’un prestige qui lui fait oublier ses discours de liberté, ses griefs contre la société. Linda souffre ; on la garde en vie artificiellement grâce au soma, au désarroi de John. Lenina se sent fortement attirée par le Sauvage. Ils passent une soirée ensemble. John la ramène chez elle et la quitte. Ce n’est pas ce que Lenina attendait de lui.

Chapitre 12

John refuse de continuer à jouer les attractions touristiques. Il refuse d’accompager Bernard à un rendez-vous. La notoriété du Sauvage s’écroule, le prestige de Bernard s’effondre. Le pauvre se confie auprès de son ami Helmholtz. John les rejoindra. Ces deux-là s’entendent à merveille, à la grande jalousie de Bernard.

Chapitre 13

Lenina rejoint John, confiné dans son appartement. Elle tente de le séduire. Il lui avoue son amour. Tout près d’engager des rapports sexuels, John se refrogne violemment. C’est la crise. Il crie qu’elle n’est qu’une putain. Lenina est terrifiée.

Chapitre 14

Linda, la mère de John, meurt.

Chapitre 15

Déconfit par la mort de sa mère, John quitte l’hôpital. Sur son chemin, il se sent horrifié par les groupes de Deltas, ces vermines de Bokanovsky quasi inhumaines. Ouvrant une porte, un Alpha annonce la distribution quotidienne de soma, à laquelle répondent cent soixante-deux « Oo-oh ! » extasié. John n’en peut plus. Il leur crie de tout stopper, de goûter la liberté, d’éliminer ce poison qu’est le soma, de se réveiller. Pendant ce temps, Helmholtz, en compagnie de Bernard, reçoit un coup de fil. On lui parle de toute la commotion que John crée à l’hôpital. Ses deux amis le rejoignent en vitesse. John n’a pas cessé de discourir devant une foule tout à fait impassible, « buggée » comme un ordinateur à qui on demande de diviser par zéro. Soudain il jette du soma par la fenêtre. Il crie. Libre ! Libre ! Helmholtz, exaltant, se fraye un chemin dans la foule et accompagne son ami. Il crie aussi. Enfin des hommes ! Tous deux jettent du soma par la fenêtre et frappent tous ceux qui tentent de les en empêcher. La conscience de Bernard le déchire. Il hésite trop longtemps entre assurer ses arrières et secourir ses amis. La police se jette dans la mêlée, armée de vaporisateurs de soma, de pistolets à eau et d’un synthétiseur vocal, dont la voix calme et apaisante invite à la paix, à l’amour et à la réconciliation.

Chapitre 16

John, Helmholtz et Bernard confrontent Mustapha Mond, le Contrôleur de l’Europe de l’Ouest. Bernard et son ami seront exilés en Islande.

Chapitre 17

Le Sauvage s’entretient longuement avec Mond. John n’accepte pas qu’on supprime la liberté au prix de la stabilité. Mond le comprend très bien, mais s’en fiche royalement.

Chapitre 18

John, dégoûté de la civilisation, quitte Londres pour vivre dans la campagne anglaise, là où personne ne vit puisqu’il n’y a rien à consommer. Il se replie sur lui-même, redevient le Sauvage qu’il fut, à la curiosité des journalistes. Il renoue avec culte le originel de la pénitence, il se flagelle chaque fois qu’il pense à Lenina. Il meurt pendu.

Du même auteur Huxley, Le Meilleur des Mondes, Le conditionnement des Individus

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