Pierre de Beaumarchais

Beaumarchais, Le Mariage de Figaro, Acte III, Scène 15

Texte étudié

Scène 15

LES ACTEURS PRÉCÉDENTS, ANTONIO, LES VALETS DU CHÂTEAU, LES PAYSANS ET PAYSANNES en habits de fête ;

LE COMTE s’assied sur le grand fauteuil, BRID’OISON sur une chaise à côté, LE GREFFIER sur le tabouret derrière sa table, LES JUGES, LES AVOCATS sur les banquettes, MARCELINE à côté de BARTHOLO, FIGARO sur l’autre banquette ; LES PAYSANS ET VALETS debout derrière.

BRID’OISON, à Double-Main : Double-Main, a-appelez les causes.

DOUBLE-MAIN lit un papier : Noble, très noble, infiniment noble, Dom Pedro George, Hidalgo, baron de Los Altos, y Montes Fieros, y otros montes ; contre Alonzo Calderon, jeune auteur dramatique. Il est question d’une comédie mort-née, que chacun désavoue, et rejette sur l’autre.

LE COMTE : Ils ont raison tous deux. Hors de Cour. S’ils font ensemble un autre ouvrage, pour qu’il marque un peu dans le grand monde, ordonné que le noble y mettra son nom, le poète son talent.

DOUBLE-MAIN lit un autre papier : André Petrutchio, laboureur ; contre le receveur de la province. Il s’agit d’un forcement arbitraire.

LE COMTE : L’affaire n’est pas de mon ressort. Je servirai mieux mes vassaux en les protégeant près du Roi. Passez.

DOUBLE-MAIN en prend un troisième. (Bartholo et Figaro se lèvent.) : Barbe, Agar, Raab, Madeleine, Nicole, Marceline de Verte-Allure, fille majeure (Marceline se lève et salue) ; contre Figaro… nom de baptême en blanc ?

FIGARO : Anonyme.

BRID’OISON : A-anonyme! Què-el patron est-ce là ?

FIGARO : C’est le mien.

DOUBLE-MAIN écrit : Contre anonyme Figaro. Qualités ?

FIGARO : Gentilhomme.

LE COMTE : Vous êtes gentilhomme ? (Le greffier écrit.)

FIGARO : Si le Ciel l’eût voulu, je serais fils d’un prince.

LE COMTE, au greffier : Allez.

L’HUISSIER, glapissant : Silence, Messieurs.

DOUBLE-MAIN lit : …Pour cause d’opposition faite au mariage dudit Figaro, par ladite de Verte-Allure. Le docteur Bartholo plaidant pour la demanderesse, et ledit Figaro pour lui-même ; si la Cour le permet, contre le voeu de l’usage, et la jurisprudence du siège.

FIGARO : L’usage, maître Double-Main, est souvent un abus ; le client un peu instruit sait toujours mieux sa cause que certains avocats qui, suant à froid, criant à tue-tête, et connaissant tout, hors le fait, s’embarrassent aussi peu de ruiner le plaideur que d’ennuyer l’auditoire, et d’endormir Messieurs ; plus boursouflés, après, que s’ils eussent composé l’Oratio pro Murena moi je dirai le fait en peu de mots. Messieurs…

DOUBLE-MAIN : En voilà beaucoup d’inutiles, car vous n’êtes pas demandeur, et n’avez que la défense ; avancez, docteur, et lisez la promesse.

FIGARO : Oui, promesse !

BARTHOLO, mettant ses lunettes : Elle est précise.

BRID’OISON : I-il faut la voir.

DOUBLE-MAIN : Silence donc, Messieurs.

L’HUISSIER, glapissant : Silence.

BARTHOLO lit : « Je soussigné reconnais avoir reçu de Damoiselle, etc., Marceline de Verte-Allure, dans le château d’Aguas-Frescas, la somme de deux mille piastres fortes cordonnées ; laquelle somme je lui rendrai à sa réquisition, dans ce château ; et je l’épouserai, par forme de reconnaissance, etc. » Signé Figaro, tout court. Mes conclusions sont au payement du billet, et à l’exécution de la promesse, avec dépens. (Il plaide.) Messieurs… jamais cause plus intéressante ne fut soumise au jugement de la Cour! et depuis Alexandre le Grand, qui promit mariage à la belle Thalestris …

LE COMTE, interrompant : Avant d’aller plus loin, avocat, convient-on de la validité du titre ?

BRID’OISON, à Figaro : Qu’oppo… qu’oppo-osez-vous à cette lecture ?

FIGARO : Qu’il y a, Messieurs, malice, erreur, ou distraction dans la manière dont on a lu la pièce ; car il n’est pas dit dans l’écrit : « laquelle somme je lui rendrai et je l’épouserai » ; mais : « laquelle somme je lui rendrai, ou je l’épouserai » ; ce qui est bien différent.

LE COMTE : Y a-t-il et, dans l’acte, ou bien ou ?

BARTHOLO : Il y a et.

FIGARO : Il y a ou.

BRID’OISON : Dou-ouble-Main, lisez vous-même.

DOUBLE-MAIN, prenant le papier : Et c’est le plus sûr ; car souvent les parties déguisent en lisant. (Il lit.) « E. e. e. Damoiselle e. e. e. de Verte-Allure e. e. e. Ah ! laquelle somme je lui rendrai à sa réquisition, dans ce château… et.. ou… et.. ou… » Le mot est si mal écrit… il y a un pâté.

BRID’OISON : Un pâ-âté ? je sais ce que c’est.

BARTHOLO, plaidant : Je soutiens, moi, que c’est la conjonction copulative et qui lie les membres corrélatifs de la phrase ; je payerai la demoiselle, et je l’épouserai.

FIGARO, plaidant : Je soutiens, moi, que c’est la conjonction alternative ou qui sépare lesdits membres ; je payerai la donzelle, ou je l’épouserai : à pédant, pédant et demi ; qu’il s’avise de parler latin, j’y suis grec je l’extermine.

LE COMTE : Comment juger pareille question ?

BARTHOLO : Pour la trancher, Messieurs, et ne plus chicaner sur un mot, nous passons qu’il y ait ou.

FIGARO : J’en demande acte.

BARTHOLO : Et nous y adhérons. Un si mauvais refuge ne sauvera pas le coupable : examinons le titre en ce sens. (Il lit.) « Laquelle somme je lui rendrai dans ce château où je l’épouserai. » C’est ainsi qu’on dirait, Messieurs : « vous vous ferez saigner dans ce lit où vous resterez chaudement », c’est « dans lequel ». « Il prendra deux gros de rhubarbe où vous mêlerez un peu de tamarin », dans lesquels on mêlera. Ainsi « château où je l’épouserai », Messieurs, c’est « château dans lequel ».

FIGARO : Point du tout : la phrase est dans le sens de celle-ci : « ou la maladie vous tuera, ou ce sera le médecin ; ou bien le médecin » ; c’est incontestable. Autre exemple : « ou vous n’écrirez rien qui plaise, ou les sots vous dénigreront ; ou bien les sots » ; le sens est clair ; car, audit cas, « sots ou méchants » sont le substantif qui gouverne. Maître Bartholo croit-il donc que j’aie oublié ma syntaxe ? Ainsi, je la payerai dans ce château, virgule ; ou je l’épouserai…

BARTHOLO, vite : Sans virgule.

FIGARO, vite : Elle y est. C’est virgule, Messieurs, ou bien je l’épouserai.

BARTHOLO, regardant le papier, vite : Sans virgule, Messieurs.

FIGARO, vite : Elle y était, Messieurs. D’ailleurs, l’homme qui épouse est-il tenu de rembourser ?

BARTHOLO, vite : Oui ; nous nous marions séparés de biens.

FIGARO, vite : Et nous de corps, dès que mariage n’est pas quittance.

Les juges se lèvent et opinent tout bas.

BARTHOLO : Plaisant acquittement !

DOUBLE-MAIN : Silence, Messieurs.

L’HUISSIER, glapissant : Silence.

BARTHOLO : Un pareil fripon appelle cela payer ses dettes!

FIGARO : Est-ce votre cause, avocat, que vous plaidez ?

BARTHOLO : Je défends cette demoiselle.

FIGARO : Continuez à déraisonner ; mais cessez d’injurier. Lorsque, craignant l’emportement des plaideurs, les tribunaux ont toléré qu’on appelât des tiers, ils n’ont pas entendu que ces défenseurs modérés deviendraient impunément des insolents privilégiés. C’est dégrader le plus noble institut.

Les juges continuent d’opiner bas.

ANTONIO, à Marceline, montrant les juges : Qu’ont-ils tant à balbucifier ?

MARCELINE : On a corrompu le grand juge, il corrompt l’autre, et je perds mon procès.

BARTHOLO, bas, d’un ton sombre : J’en ai peur.

FIGARO, gaiement : Courage, Marceline !

DOUBLE-MAIN se lève ; à Marceline : Ah, c’est trop fort ! je vous dénonce, et pour l’honneur du tribunal, je demande qu’avant faire droit sur l’autre affaire, il soit prononcé sur celle-ci.

LE COMTE s’assied : Non, greffier, je ne prononcerai point sur mon injure personnelle : un juge espagnol n’aura point à rougir d’un excès digne au plus des tribunaux asiatiques : c’est assez des autres abus J’en vais corriger un second en vous motivant mon arrêt tout juge qui s’y refuse est un grand ennemi des lois ! Que peut requérir la demanderesse ? mariage à défaut de paiement les deux ensemble impliqueraient.

DOUBLE-MAIN : Silence, Messieurs

L’HUISSIER, glapissant : Silence !

LE COMTE : Que nous répond le défendeur ? qu’il veut garder sa personne ; à lui permis.

FIGARO, avec joie : J’ai gagné.

LE COMTE : Mais comme le texte dit : « laquelle somme je payerai à la première réquisition, ou bien j’épouserai, etc. », la Cour condamne le défendeur à payer deux mille piastres fortes à la demanderesse, ou bien à l’épouser dans le jour.

Il se lève.

FIGARO, stupéfait : J’ai perdu.

ANTONIO, avec joie : Superbe arrêt.

FIGARO : En quoi superbe ?

ANTONIO : En ce que tu n’es plus mon neveu. Grand merci, Monseigneur.

L’HUISSIER, glapissant : Passez, Messieurs.

Le peuple sort.

ANTONIO : Je m’en vas tout conter à ma nièce.

Il sort.

Beaumarchais, Le Mariage de Figaro

Introduction

Marceline, qui a la ferme intention d’épouser Figaro, s’est heurté au refus de ce dernier. Elle lui intente donc un procès, qui fera l’objet de toute la scène 15. Bartholo et le comte soutiennent Marceline. Bartholo sera son avocat, tandis que Figaro va assurer seul sa défense. Le jeu des acteurs et les ressorts comiques de la scène permettent à Beaumarchais d’y glisser une critique acide du système judiciaire, avec lequel il a eu d’épineux rapports (multiples procès, dont certains perdus, qui l’ont ruiné).

I. Le théâtre dans le théâtre

A. Les acteurs et les phases de la scène

• Les acteurs : les autres juges qui assistent Brid’oison ne s’expriment jamais et ne font qu’approuver en silence les paroles de Figaro.

Le comte siège au centre de la pièce « dans un grand fauteuil », et officie en réalité comme seul juge, privant ainsi les professionnels de leurs prérogatives : Brid’oison est « sur une chaise à côté » et les autres juges « sur une banquette ».

L’huissier n’est pas nommé. Les didascalies indiquent qu’il « glapit » en permanence, il ne fait que réclamer le silence à plusieurs reprises mais ses interventions posent le climat de la salle : on en déduit qu’elle doit être très bruyante. Lui-même agité, son rôle consiste à accélérer le rythme de la pièce et en augmente la tension.

Le greffier, nommé « double-main » (la main = le rôle du greffier, qui est de constituer le dossier examiné, est double = il est faux, et outrepasse ses fonctions en prenant parti contre Figaro), il a une responsabilité capitale dans la teneur dramaturgique de la scène. C’est lui qui lit les textes, et sa lecture porte à confusion, se prête à contestation. Il est clairement partial et se prononce contre Figaro : « En voilà beaucoup d’inutiles, car vous n’êtes pas demandeur, et n’avez que la défense. » C’est le secrétaire du procureur, Brid’oison.

Brid’oison, le juge qui a écouté les plaintes de Marceline dans les scènes précédentes (qui nous indiquent également qu’il a acheté sa charge = son métier, son mérite et sa compétence sont donc remis en question) est un personnage ridicule. Il bégaie, signe de la lenteur de la justice, de son inefficacité. Son nom même est ridicule : il évoque l’insignifiance, l’antonyme de la puissance.

• Les phases : tout le monde s’installe, l’audience est ouverte. Le greffier lit et expose les faits. Puis les contestations des uns et des autres portant sur les énoncés s’enchaînent et animent la scène, l’accélérant et faisant monter la tension. Les hurlements de l’huissier rythment la scène et permettent les enchaînements. Enfin, un ultime rebondissement clôt la scène : Figaro croit avoir gagné, et brutalement le jugement est rendu en sa défaveur, le laissant pantois. Le grand vainqueur est le comte, qui prend ainsi sa revanche sur Figaro qui l’a humilié tant de fois précédemment.

B. La confrontation des acteurs

• Procédé favori de Beaumarchais, le théâtre dans le théâtre : le ton général, les personnages et les situations sont comiques, l’exagération est constante, l’auteur amplifie les discours de chacun et grossit les traits.

• Figaro joue sur les mots, plaide pour sa version des actes écrits, se défend habilement et emporte l’assentiment des autres juges, mais ces derniers sont silencieux, effacés derrière Brid’oison et le comte.

• Les acteurs s’affrontent sur la langue Française : Beaumarchais joue de ses multiples ressources pour dynamiser la scène et créer des rebondissements ainsi que des effets comiques. Chacun interprète à sa guise les pièces à conviction.

• Les sujets polémiques s’accumulent :

• La conjonction de coordination « et » et « ou » : « Qu’il y a, messieurs, malice, erreur ou distraction dans la manière dont on a lu la pièce, car il n’est pas dit dans l’écrit : « laquelle somme je lui rendrai, ET je l’épouserai, » mais « laquelle somme je lui rendrai, OU je l’épouserai » ; ce qui est bien différent. »

• Puis l’accent sur le « ou », qui change complètement son sens et donc l’interprétation possible du texte : « Examinons le titre en ce sens. (Il lit.) « Laquelle somme je lui rendrai dans ce château, où je l’épouserai. » C’est ainsi qu’on dirait, messieurs : « Vous vous ferez saigner dans ce lit, où vous resterez chaudement » ; c’est dans lequel. « Il prendra deux gros de rhubarbe, où vous mêlerez un peu de tamarin » ; dans lesquels on mêlera. Ainsi « château où je l’épouserai », messieurs, c’est « château dans lequel. »

• La ponctuation : l’absence ou la présence de la virgule est également décisive : « Elle y est. C’est, virgule, messieurs, ou bien je l’épouserai. »

• Après la langue française, Figaro s’attaque au Droit : que stipule le contrat de mariage ? A quoi s’engagent les époux ?

« D’ailleurs, l’homme qui épouse est-il tenu de rembourser ?
Bartholo, vite.
Oui ; nous nous marions séparés de biens.
Figaro, vite.
Et nous de corps, dès que mariage n’est pas quittance. […] »

• La fin de la scène est jubilatoire, c’est l’apogée de la tension, qui est atteinte avec l’opposition entre le  » j’ai gagné » et  » j’ai perdu » de Figaro. C’est un véritable retournement de situation. Le Comte feint de se prononcer en faveur de Figaro avant de lui asséner une punition terrible, celle de devoir payer Marceline, tout en sachant que cela lui est parfaitement impossible : il l’oblige donc à l’épouser le jour-même !

II. Le caractère incisif de la scène

A. La satire de la justice

• Elle y est dépeinte sans pitié comme une machine tantôt lourde et inefficace, molle et impuissante, tantôt comme étant rendue par une poignée d’escrocs non qualifiés et partiaux, qui s’acharnent sur des innocents mal défendus par des avocats incompétents. Figaro attaque l’ordre des avocats en assumant seul sa défense en le revendiquant : « L’usage, maître Double-Main, est souvent un abus. Le client un peu instruit sait toujours mieux sa cause que certains avocats, qui, suant à froid, criant à tue-tête, et connaissant tout, hors le fait, s’embarrassent aussi peu de ruiner le plaideur que d’ennuyer l’auditoire et d’endormir […]. Les avocats s’enrichiraient au détriment de leurs clients, et font mal leur travail. Ils seraient donc inutiles voire même néfastes. Il critique également la partialité absolue de Bartholo, qui l’injurie.

« Bartholo
Un pareil fripon appelle cela payer ses dettes !
Figaro
Est-ce votre cause, avocat, que vous plaidez ?
Bartholo
Je défends cette demoiselle.
Figaro
Continuez à déraisonner, mais cessez d’injurier. Lorsque, craignant l’emportement des plaideurs, les tribunaux ont toléré qu’on appelât des tiers, ils n’ont pas entendu que ces défenseurs modérés deviendraient impunément des insolents privilégiés. C’est dégrader le plus noble institut. »

• Le verdict, lui, est un compromis entre autorité politique et juridique. Le Comte concentrant ces deux pouvoirs entre ces mains, il en abuse, et les exploite pour servir avant tout ses intérêts. Beaumarchais dénonce ici la collusion des pouvoirs, et en revendique la séparation (thème des Lumières, les « checks and balances » de Locke, la théorie politique de Montesquieu, « tout homme qui a du pouvoir est porté à en abuser »).

B. La satire de la médecine

• Elle n’est pas épargnée. Le personnage de Bartholo, qui s’improvise avocat, en donne une piètre image. Il est présenté comme borné, abruti par son métier qui l’imprègne tant qu’il ne sort pas de son champ lexical pour témoigner : « vous vous ferez saigner », « il prendra deux grains de rhubarbe où vous mêlerez un peu de tamarin ». Beaumarchais fait ici allusion à deux traitements courants de l’époque, complètement fantaisistes et d’aucune efficacité. Il en profite donc pour injecter une critique acerbe de la médecine qu’il juge incompétente. Il s’insurge également contre la crédulité des patients, et le pédantisme des médecins. C’est une critique relativement répandue à l’époque donc pas franchement subversive ni révolutionnaire.

C. Les ressorts comiques

• La justice est tournée en ridicule, considérée comme non-crédible par les deux parties en opposition : Marceline l’accuse de corruption, Figaro d’inefficacité et de manipulation. Elle est ici représentée sous un jour très théâtral, très proche de la Commedia dell’arte affectionnée par Beaumarchais : les juges sont des pantins qui acquiescent sans mot dire, l’huissier vocifère en permanence pour réclamer le silence, on devine la salle en émoi, les avocats ne sont pas professionnels (Bartholo, médecin) et jugés superflus par Figaro. Le dernier retournement de situation évoque clairement la farce : Figaro s’est fait avoir, et se retrouve dans une position compliquée malgré ses éclats et ses victoires rhétoriques précédentes.

• Enfin, la fonction référentielle et métalinguistique, au coeur des débats, prend une importance disproportionnée : le destin des personnages impliqués dans le procès repose sur des futilités grammaticales et des rapports de force basés sur des joutes verbales.

Conclusion

Beaumarchais l’a dit lui-même : « J’ai pensé et je pense encore qu’on n’obtient pas un bon et vrai comique au théâtre sans des situations fortes, et qui naissent toujours d’une disconvenance sociale dans le sujet qu’on veut traiter. »
Beaumarchais souligne ses intentions et les moyens qu’il met en oeuvre pour les servir : on ne fait bien rire qu’en s’appuyant sur une satire sociale.

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