Marcel Proust

Proust, Le temps retrouvé, Résumé

I) Fiche technique de l’œuvre

a) Genre : roman
b) Thèmes : amour, société, littérature
c) Parution : 1927 (7ème et dernier tome de À la recherche du temps perdu) à titre posthume
d) Centre d’intérêt : Paris-France (1916)
e) Découpage : Trois chapitres

II) Notes sur l’auteur

Marcel Proust est né à Paris en 1871. Il est l’auteur, notamment de « Les plaisirs et les jours » en 1896, « Pastiches et mélanges », en 1919, « À la recherche du temps perdu ». Marcel Proust a reçu le prestigieux Prix Goncourt en 1919, avant de mourir en 1922.

III) Résumé des chapitres

Chapitre I : Tansonville, avant la guerre mondiale

Nous sommes à Tansonville, chez les Saint-Loup (Gilberte et Robert). Nous sommes avant les grands temps forts, en France, de la Première Guerre mondiale. Gilberte se souvient des temps anciens des promenades avec le narrateur. Elle fait un aveu d’une passion lointaine, mais jamais oubliée, pour le narrateur. Ce dernier ne s’en émeut pas du tout. Au contraire, Il écarte de son esprit les sentiments amoureux qu’il a pu avoir à un moment de sa vie. Il avoue que la curiosité envers les femmes s’est fanée depuis une déception amoureuse qu’il ne confesse pas clairement, mais que l’on soupçonne. Du moins, quand il cache la vente secrète d’une de ses potiches pour offrir des fleurs à Gilberte et la séduire.

Gilberte insiste pour réconcilier dans la mémoire du narrateur les sentiments amoureux et le prestige, comme le lien qui unit les deux Guermantes ou encore comme Gilberte et Robert Saint-Loup. Pourtant, la mutation du comportement du narrateur est irréversible. Mais il n’y a pas que l’amour et les sentiments qui bouleversent le narrateur. Des questionnements personnels sur ses aptitudes en littérature naissent après la lecture du journal des Goncourt. Il dévoile son opinion sur la littérature. Pour le narrateur, l’observation des lieux qu’il fréquente et des hommes qu’il côtoie n’a aucune valeur s’il n’y a pas de valeur artistique. Pour lui, cette dernière est la capacité de peindre, de décrire et de raconter.

Ce premier chapitre était considéré par les critiques littéraires comme une autobiographie de Marcel Proust. Beaucoup de choses laisseraient croire que l’auteur et le narrateur ne font qu’une seule personne. En résumé, il est possible de dire que Marcel Proust parle de lui-même et exprimerait ses opinions sur les sentiments avec les femmes (la déception amoureuse qui éteint l’appétence) et sur la littérature. Mais il n’en est rien. Marcel Proust donne des opinions détachées de sa personne.

Chapitre II : Paris, pendant la guerre

Le narrateur dévoile ses talents d’observateur des scènes et des personnages. Comme il le souhaite pour la littérature, il peint et dépeint les personnages. Il faut dire qu’il a de la matière : la guerre mondiale a créé beaucoup de changements sur les lieux et sur les hommes. Le narrateur vit des scènes parfois inattendues. Les transformations dans les toilettes pour dames, la naissance de maisons de passe pour homosexuels, pour ce qui est des changements de décor à Paris.

Les hommes aussi changent. Le narrateur remarque bien les changements sur les hommes et les observe en profondeur. Saint-Loup n’est plus le même. La guerre a changé Saint-Loup. Charlus est devenu un brillant germanisant, mais il a beaucoup changé. Monsieur de Charlus a vieilli et tout s’est fané autour de lui, même son prestige d’antan. Il sera retrouvé en mauvaise posture dans un hôtel pour homosexuels, un hôtel où Saint-Loup venait d’égarer sa médaille. Cet hôtel de passe est tenu par l’insoupçonnable Jupien. Les effets de la guerre sont dévastateurs à Paris, au regard du récit du narrateur. Un bombardement survient et rappelle au narrateur que les hommes se font la guerre, avec violence et détermination.

Les scènes montrent la vie à Paris pendant la guerre. Le narrateur peint ces nuits non éclairés, où l’on voit des silhouettes se faufiler dans les ombres, comme la silhouette de Saint-Loup sortant d’un hôtel pour homosexuels. On apprendra plus tard qu’il y a perdu sa croix de guerre. C’est la guerre entre des hommes contre eux-mêmes, contre leurs convictions d’antan. Le temps dévoile des choses cachées dans des vies humaines. Le narrateur, quant à lui, mène sa guerre personnelle contre sa propre personne, perdue dans un monde où les choses ont si vite changé.

En observateur affûté, il expose les tableaux, peint dans l’encre de la réalité, où l’on voit des hommes, des femmes et des lieux comme on ne les imaginait pas autrefois. L’avantage de ce kaléidoscope est qu’il redonne un désir de littérature au narrateur. Il va s’y mettre, comme pour une cure de rééducation, après son deuxième passage dans une maison de santé.

Chapitre III : retour à Paris

Le narrateur est de retour à Paris, après une période de maladie. Jupien, le propriétaire d’un hôtel de passe pour homosexuels, lui confirme les passions enflammées du Baron de Chapuis. D’autres scènes vécues ici, il y a quelques temps, bousculent sa mémoire et activent ses souvenirs. C’est le déclenchement d’un désir qu’il avait perdu. L’anesthésie contre la littérature prend fin dans le cerveau du narrateur.

Plusieurs faits contribuent à ce choc émotionnel, qui réactive la fonction littéraire chez le narrateur. Certains sont anodins, comme quand le narrateur bute sur un pavé mal enfoui sur la place des Champs-Elysées. Au lieu de déclencher de la douleur, son pied sur ce pavé a provoqué une extase et un réveil sur la réalité. Un réveil sur les inégalités, les aspérités et les différences qui doivent être mises à nu pour que l’homme ne tombe pas dans sa marche sur le chemin de la félicité. Les cuillères et fourchettes, qui tintent dans le salon des Guermantes, évoquent le temps imparti à toute chose. Comme il est dit dans les écritures qu’il y a un temps pour tout, le bruit des cuillères annonce le temps de quelque chose. La musique, qui joue dans cette bibliothèque des Guermantes, prend alors les airs d’une aubade à la gloire du temps passé, du temps qui passe et du temps qui va finir par passer. Le narrateur décide de rattraper un temps perdu, des temps révolus, en se remettant à la littérature. Pour lui aussi, le temps court. La mort est à ses trousses. Il le sait. Alors, il jouit pleinement des plaisirs de ce temps retrouvé.

IV) Note synthétique de l’œuvre

Dès les premières phrases d’ouverture du roman, on s’attendait à une œuvre autobiographique. On s’attendait à un recueil d’opinions personnelles, que l’auteur s’apprêtait à dérouler sur les sentiments amoureux. On prévoyait une litanie d’accusations contre les vacuités de la littérature sans art et sur d’autres choses. L’auteur continue pourtant le récit sur une étude « météorologique » des hommes qui l’entourent ou qu’il rencontre sur les lieux qu’il visite ou dans lesquels il vit. La force du temps sur les hommes est apparente dans cette œuvre, où l’on voit des gens vieillir, au propre comme au figuré. Les effets du temps, qui finit par dévoiler des secrets et des vices cachés, sont abondants dans le chapitre II. Le temps qui peut s’arrêter, pour laisser la place à un autre temps est visible quand le narrateur décide de se réconcilier avec la littérature. Il a vécu tellement de choses en peu de temps, qu’il ne peut plus rester un simple spectateur des scènes vécues.

Ce roman de Marcel Proust est une conclusion, la conclusion d’un long périple « À la recherche du temps perdu ». Une longue quête à la recherche du passé, du présent et du futur. Cette trilogie qui constitue le « Temps » est l’obsession des hommes depuis la nuit des temps. Certains hommes croient avoir perdu leurs passés, d’autres, leurs présents et d’autres encore, leurs avenirs. Du moins, jusqu’à ce qu’ils lisent, jusqu’à la fin, « Le temps retrouvé » de Marcel Proust.

En ce qui concerne le style littéraire, les habitués du Prix Goncourt 1919 ont retrouvé le génie des phrases sans fins. Un style qui fait la particularité de cet auteur, qui ne cherche pas loin pour faire des œuvres éclatantes et historiques. Le style proustien est respecté, malgré la qualité « hors standard » de la construction des phases. Quand la moyenne dans le roman français est de 15 à 20 mots, Marcel Proust se permet la fière audace d’aller jusqu’à 30 mots, voire plus. Certains critiques littéraires, visiblement offusqués par tant de liberté dans la construction, ne renient pas le génie littéraire de Marcel Proust. « Le temps retrouvé » n’a pas failli au beau style proustien. Il en rajoute plutôt dans l’œuvre de cet auteur, qui a su traverser les temps pour maintenir la conscience humaine dans une seule réalité : le temps retrouvé, c’est maintenant. Et maintenant, c’est tout le temps. Il suffit de lire, d’observer et de comprendre ce qui se passe autour de vous, comme le narrateur le fait tout au long de l’œuvre.

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