Anonyme

Anonyme, Le Roman de Renart, Renart et Chantecler le Coq

Texte étudié

Renart et Chantecler le coq

Seigneurs, beaucoup de conteurs vous ont raconté beaucoup d’histoires ; cependant, jamais vous n’avez entendu raconter la terrible guerre entre Renart et Isengrin, une guerre terriblement longue et acharnée. Ces deux barons, en vérité, n’avaient jamais pu se souffrir ; ils s’étaient souvent, c’est vrai, battus et bagarrés. J’en viens à mon histoire. Apprenez donc l’origine de leur dispute.
Il arriva que Renart, ce vaurien qui avait toujours plus d’un tour dans son sac, se dirigea vers une ferme, située dans un bois. Elle abritait des quantités de poules et de coqs, de canes et de canards, de jars et d’oies. Le jardin était bien clos de gros pieux de chêne pointus, renforcés de buissons d’aubépine : impossible d’en venir à bout, même en se cachant ou en sautant. Il ne veut pas pour autant renoncer aux poules. Il s’est accroupi au milieu du chemin, il s’agite, il tend le cou de tous côtés. Il calcule que, s’il saute, comme il retombera d’une certaine hauteur, on le verra et les poules iront se tapir sous les ronces. Il ne cesse de s’aplatir puis de se redresser. Or voici qu’à l’angle de la clôture il aperçoit un pieu brisé qui lui permet de se glisser à l’intérieur. En face de cette brèche, le paysan avait planté des choux. Renart s’en approche, il traverse la clôture et se laisse tomber comme une masse pour ne pas être vu. Mais les poules tendent le cou, car elles l’ont aperçu au moment de sa chute, et chacune s’empresse de fuir.

Introduction

Il s’agit d’une œuvre anonyme. On ne connaît en effet pas l’auteur puisque cette histoire a été transmise oralement entre le XIIème et le XIIIème siècle, le Moyen-Âge, cette période barbare où très peu de gens savent lire et écrire, et c’est pour cela qu’on colportait les histoires.

Ce texte a été traduit du langage médiéval au français (c’est pour cela qu’il y a un « t » à « renart »).

C’est un conte, un apologue écrit en prose, récit narratif qui met en scène des animaux : ici il s’agit d’un renard qui ruse pour manger toutes les poules d’un poulailler.

I. Le récit

J’observe : – Dialogue, temps du passé.
? J’analyse : Texte narratif.

J’observe : – Présence de verbes à l’imparfait. Exemple : « le jardin était bien clos de gros pieux… ».
? J’analyse : Actions qui durent dans le temps et qui sont répétitives, mais également présence de descriptions.

J’observe : – Présence de verbes au passé simple.
? J’analyse : Actions brèves qui ne se répètent pas.

J’observe : – Présence de verbes au présent d’énonciation. Exemple : « il s’agite ».
? J’analyse : Donnent un aspect dynamique au texte.

J’observe : – « je » et « vous ».
? J’analyse : Dialogue.

J’observe : – La partie narrative est conjuguée à la troisième personne du singulier « il ».
? J’analyse : Focalisation externe, présence d’un narrateur.

J’observe : – Présence d’une morale.
? J’analyse : Il s’agit d’un apologue.

II. Le réalisme de la scène

J’observe : – Une ferme, située dans un bois, un jardin : « bien clos de gros pieux de chêne pointus, renforcés de buissons d’aubépine » ; verbes à l’imparfait.
? J’analyse : On a une vision très précise de la scène où se déroule l’action car l’auteur utilise une description très détaillée.

J’observe : – Au début du texte, présence de nombreux adjectifs.
? J’analyse : Texte descriptif.

J’observe : – Un renard, des poules.
? J’analyse : C’est un mythe, une scène universelle que tout le monde peut imaginer concrètement comme une scène réaliste de la vie quotidienne.

J’observe : – « il s’agite », « il calcule », « il saute », « il s’est accroupi », « il ne cesse de s’aplatir ».
? J’analyse : Dans la première partie du texte il y a un sommaire de verbes d’action, cela montre que le personnage agit.

Conclusion

Ce récit, ressemblant beaucoup à une fable de La Fontaine par la forme, nous montre qu’avant même que les gens soient lettrés, les récits sous forme d’apologue circulaient déjà afin de faire réfléchir le peuple en joignant l’instruction du lecteur à l’art du récit.

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