René Descartes

Descartes, Les méditations cartésiennes, Médiations II

Nous allons étudier l’intérêt des « Méditations II » de Descartes, philosophe rationaliste. Nous entendons par rationalisme, une doctrine philosophique qui considère que la connaissance n’est accessible que par la raison contrairement à l’empirisme qui met en avant l’observation et l’expérience. Nous analyserons dans un premier temps le cogito, puis le morceau de cire et l’image de l’arbre dans la philosophie cartésienne.

I. Le cogito

Le point de départ philosophique pour Descartes est le doute. Il est hyperbolique, doublé de la fiction du malin génie qui emploie toute son industrie à tromper l’homme. Il est en outre provisoire, par opposition au doute sceptique et méthodique. Il faut par conséquent pratiquer le doute afin de résister aux tentations des sens, de l’imagination et de la mémoire. La fin du doute universel est l’affirmation du cogito comme première vérité indubitable.

S’il existe un malin génie, je suis trompé donc j’existe je suis. Ici, Descartes fait l’économie du « je pense ». C’est l’affirmation ontologique c’est-à-dire, l’être, le sujet existant. Le « je pense » est malgré tout affirmé, « le grand trompeur ne pourra faire que je ne sois rien tant que je penserai être quelque chose ». Pour penser il est nécessaire d’être. Ce qui est donné à l’entendement comme irréfutable est la liaison « je pense, je suis trompé, je pense j’existe ». Il y a affirmation du sujet pensant et doutant. C’est l’indubitable doute. L’esprit triomphe du doute. Moi qui doute, je suis, j’existe, c’est la première affirmation ontologique.

« Je suis une substance pensante ». Qu’est-ce que penser ? « ne chose qui pense, c’est une chose qui veut, qui entend, qui conçoit, qui affirme, qui nie, qui veut, qui ne veut pas, qui imagine aussi et qui sent ». La puissance d’imaginer est en nous, mais il demeure toujours douteux que les objets sentis ou imaginés existent réellement. On veut, on imagine, on sent, on voit mais il faut dire je pense que je vois, que je sens etc.

II. Le morceau de cire

La deuxième méditation consiste à affirmer la réalité indubitable de l’esprit de mon seul esprit, c’est le solipsisme. On ne peut s’empêcher de croire dit Descartes que les choses matérielles que l’on voit, touche sont plus certaines que l’existence du sujet pensant. Nous touchons ici à l’analyse du morceau de cire. Il vient d’être tiré de la ruche, il est une chose qui s’impose à moi par son odeur, couleur, sa figure, sa dureté. Mais il suffit de l’approcher du feu et « l’odeur s’évapore, sa couleur change, sa figure se perd ». Pourtant même s’il ne demeure rien que quelque chose d’étendu, on affirme toujours l’identité de la cire. « Ceci est de la cire », cela suppose une inspection de l’esprit, un présence de mon entendement. La seule chose certaine est que je pense, je juge. L’affirmation ceci est de la cire renvoie à un objet matériel encore douteux mais vraie ou fausse, cette affirmation est un jugement de mon esprit. Elle prouve la présence de mon esprit. Mon esprit est par conséquent plus aisé à connaître que le corps.

III. L’arbre

La métaphysique, l’âme, Dieu le monde, constitue les racines de l’arbre du savoir, la physique en est le tronc et la mécanique, la médecine et la morale en sont les branches. Il faut donc déduire la morale de l’ensemble du savoir déjà constitué. Cela suppose le temps de trouver les certitudes métaphysiques et physiques à partir desquelles la morale va être déduite et devenir elle-même une science des conduites humaines. La morale par provision renvoie aux règles de prudence. La mécanique est une branche de la physique ayant pour objet les causes et les propriétés du mouvement.

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