Barbey d'Aurevilly

Aurevilly, l’Ensorcelée, Résumé

Dans un endroit situé dans la lointaine Normandie, la lande de Lessay regorge d’une terre morte où règne un profond silence. Selon les propos des ainés, il s’y déroula une histoire sanglante de terreur.

Un mois d’octobre, un cavalier avait une mission qui nécessitait la traversée de la lande effrayante à cheval. En cherchant son itinéraire, il fit la connaissance du maître Louis Tainnebouy dans un cabaret. C’était un homme bon, originaire de la Normandie et bien bâti, qui lui servait de guide dans la brume errante de la nuit. Au début de leurs périples à destination de la Haie-du-Puits, ils empruntèrent des routes variées et perdirent le sens de l’orientation. Les routes s’effacent peu à peu et la pensée de subir des agressions nocturnes rongèrent leur esprit. En poursuivant leur périple, la jument du maître Tainnebouy s’effondrait soudainement, sans égratignure apparente. C’est pourquoi il décida de faire un détour pour éviter de subir une éventuelle malédiction. Les deux personnes s’arrêtèrent donc un instant et allumaient leurs pipes quand l’horloge de Blanchelande de l’abbé de la Croix-Jugan retentisse les coups de minuit, annonçant la messe des morts. Ce qui a éveillé la question de l’auteur étant donné que les coups de minuit ne retentissent qu’en décembre, pour la veillée de Noël.

Suivant la tradition Chouane, dans la famille des frères Ranulphe de Blanchelande, le dernier fils est nommé obligatoirement à être prêtre, même sans vocation. Jéhoël était ce jeune homme à la fois fort et puissant. Il incarnait surtout la beauté frôlant la perfection dont les hommes convoitaient et dont les femmes désiraient et il avait également été désigné pour être prêtre. Or, il jouissait plus de sa passion de la chasse que de la vie au sein d’Église où il a été jugé et insulté. Lors de la Révolution en France, il s’est donc sauvé silencieusement du monastère et a rejoint la guerre de la chouannerie pour tuer sans scrupules le maximum de Bleus. Gravement blessé par cette guerre, Marie Hecquet, une bonne femme chrétienne, se portait volontaire pour le soigner. Pourtant, au loin, une bande de Bleus à la recherche des chouans l’apercevait et décidait de s’approcher d’elle. En voyant le chouan entrain de s’éteindre à petit feu, ils ont décidé d’allonger sa souffrance en le gardant en vie mais en lui arrachant quelques bouts de peau de son visage.

Suite à cette torture, l’abbé de la Croix-Jugan s’en est sorti sauf mais défiguré. Il décida alors après quelque temps de retourner dans la paroisse de Blanchelande où il se sentait moins exposé à la lueur de la foule. Il se tenait dans la stalle des églises. L’assemblée de l’Église se questionnait curieusement sur l’identité de celui-ci, ayant un air horrible avec sa face défigurée sous sa capuche noire. Parmi les paroissiens, Jeanne Hardouey, une femme d’église, bien riche mais se vêtit de manière simple comme toutes les paysannes, avait une mère Louisine-à-la-hache, criminelle née, qui lui a transmis dans ses gènes l’esprit meurtrier. Depuis qu’elle s’est mariée, cette envie s’est réveillée en elle. Le soir après la rentrée de la messe, son mari, Thomas Hardouey, a invité un curé qui est un des collaborateurs du nouveau prêtre à venir soupé.

Pendant cette même soirée, ce dernier a exposé l’histoire de ce fameux abbé de la Croix-Jugan et les deux hommes se moquèrent parfois de lui pendant la conversation. Face à ces propos, Jeanne décida de rendre visite à Clotilde Mauduit le lendemain de la rencontre avec le curé. Il s’agit d’une ainée qui est en mesure d’élucider ses mystères et ses questions. C’est alors que Clotilde a rencontré Jéhoël, l’abbé de la Croix-Jugan ; ce qui réveilla les souvenirs de l’époque de sa jeunesse. C’est ainsi que Clotilde présenta Jeanne à l’abbé de la Croix-Jugan puisque ce dernier a connu son père, qui hélas était déjà mort. Le soir de cette rencontre, le prêtre défiguré s’est porté volontaire pour ramener Jeanne chez elle car il se faisait tard. Le maître Hardouey les apercevait au loin depuis sa maison. Le temps passait, et Jeanne tomba éperdument amoureuse du prêtre dévisagé au point de lui offrir sa vie et cherchait mille et une façons pour concrétiser son amour. Or, l’abbé de la Croix-Jugan est un prêtre et dont la religion interdit d’aimer. Elle confessait son amour à Clotilde mais par inquiétude de malheur, cette dernière tentait de l’avertir de ne plus fréquenter Jéhoël. Pousser par son amour, Jeanne ne l’écouta point et parti fréquemment voir le prêtre.

Durant de sa conquête, Thomas Hardouey a rencontré un berger qu’il appelait chien de mendiant car il interférait sur son chemin. Pourtant, ce berger sorcier lui a ouvert les yeux au sujet de sa femme par le biais de sa coiffe. Par la suite, il se sentait profondément trahi, au cœur brisé par celle qui se prétendait être l’amour de sa vie. Une fois arrivé chez lui, il reste étonné de ne pas la voir à la maison. En effet, Jeanne rentrait d’habitude plus tôt que son mari. Puis, il s’en alla. Après cela, la mère Ingou avec sa fille, parties laver leur linge au lavoir, surprirent la coiffe de Jeanne près du lavoir mais surtout de la voir morte et noyée dans le fond. Des questions se posaient alors sur le comment et le pourquoi de cette mort soudaine et tellement inhabituelle. Ainsi, tous croyaient qu’elle fût victime d’une sorcellerie provenant des bergers sorciers. Ce décès tragique s’est déroulé sans la présence de son mari, ce qui permet aux autres de le soupçonner. La petite fille allait chez Clotilde pour lui annoncer la nouvelle. Et quelque temps après les funérailles de Jeanne, la vieille Clotilde mourut également.
Rongé par son esprit de vengeance et sous l’emprise de la jalousie, Thomas alla chez les bergers sorciers du vieux presbytère. Il croyait aux démons et aux sortilèges et était convaincu qu’ils vendent leur âme au diable pour réussir à jeter des sorts. Ainsi, les réponses de ses interlocuteurs ne lui ont pas plu. C’est la raison pour laquelle, le jour du Pâques où l’abbé de la Croix-Jugan a été désigné pour célébrer la messe, Thomas fusillé sa tête au moment de l’adoration où il sanctifiait l’offrande du saint sacrifice et que l’assemblée se prosternait. Ce fut le dernier moment de la vie du prêtre défiguré. Par la suite, les paroissiens adoptèrent un grand silence. Et quelque temps après, Thomas fut interpellé par les bergers sorciers qui voulaient en finir avec sa vie.
A la fin de cette histoire racontée par le maître Louis Tainnebouy, il expliquait alors que les coups de minuit de l’horloge de Blanchelande de l’abbé de la Croix-Jugan marquaient jour pour jour la première année du memoriam de la mort du prêtre défiguré.

Tags

Commentaires

0 commentaires à “Aurevilly, l’Ensorcelée, Résumé”

Commenter cet article