Molière

Molière, L’Amour médecin, Résumé scène par scène

Acte I

Scène 1

Sganarelle annonce la mort de sa femme. Il exprime sa douleur face à ce deuil mais aussi celle de sa fille. Il reçoit alors les conseils des personnages partageant la scène avec lui. Mais il comprend rapidement que tous les conseils qu’on lui donne sont intéressés et ne tiennent aucun compte de sa douleur. Il annonce à ses interlocuteurs qu’il ne suivra aucun de ces conseils.

Scène 2

Sganarelle se trouve seule avec sa fille, Lucinde. Il cherche à comprendre les causes de sa mélancolie. En lui posant de nombreuses questions, il finit par apprendre qu’elle aime en secret un jeune homme à qui elle souhaiterait être mariée. Il semble pourtant ne tenir aucun compte de cet aveu. Molière commence à dessiner ici le portrait du père tyrannique.

Scène 3

Lisette, la suivante de Lucinde, rejoint la scène. Elle contribue à la conversation car Sganarelle est en colère contre sa fille qui laisse planer le mystère sur les causes de sa mélancolie. Lucinde avoue à Lisette qu’elle veut se marier. Mais Sganarelle fait mine de ne rien entendre en dépit de l’insistance de Lisette. Il n’exprime que rejet et courroux envers sa fille. Le spectateur perçoit bien l’exubérance de ce personnage de père caricatural.

Scène 4

Laissées seules sur scène par Sganarelle, Lucinde et Lisette évoquent le projet amoureux de la fille de Sganarelle. Elle aime en secret un homme qui a demandé sa main. Elle ne lui a jamais parlé mais a perçu à travers ses attitudes beaucoup de tendresse. Il est selon elle un parfait honnête homme. La jeune fille est déçue que son père fasse la sourde oreille et se montre tyrannique. Lisette promet d’agir en faveur de ce projet de mariage et de convaincre Sganarelle d’écouter sa fille. Lisette est ainsi typiquement la suivante qui va devenir l’adjuvant du couple d’amoureux.

Scène 5

Seul en scène, Sganarelle dit clairement qu’il n’a aucune intention de se soumettre au désir de sa fille concernant ce mariage.

Scène 6

Lisette retrouve Sganarelle et lui explique que Lucinde, désespérée par la colère de son père, a eu la tentation de se jeter d’une fenêtre. Elle y a finalement renoncé. Mais Lisette lui décrit une situation dramatique : Lucinde se trouve dans un état de profond désespoir à cause de la colère de son père à son encontre. Elle est en passe de défaillir. Sganarelle fait appeler des médecins.

Le premier acte de la pièce dresse donc les portraits des personnages et met en place les ressorts de l’action : une jeune fille amoureuse est contrariée par son père. La suivante va entrer en jeu pour obtenir une issue favorable aux amants.

Acte II

Scène 1

Sganarelle a fait venir quatre médecins au chevet de sa fille. Lisette exprime ses doutes sur leurs compétences et n’est guère en accord avec cette démarche. L’acte II sera marqué par cette opposition entre Lisette et Sganarelle au sujet de la vision de la médecine.

Scène 2

Lisette dit clairement au médecin Mr Tomès ses doutes sur sa capacité à venir en aide à Lucinde. Mais Sganarelle tente de couper court à cette conversation. Lisette insiste en relatant une anecdote : un cocher est mort après avoir été consulté par l’un d’entre eux. Le médecin est incrédule, tout comme Sganarelle qui paie les quatre médecins d’avance.

Scène 3

Les quatre médecins devisent entre eux, parlent de leurs trajets dans Paris, des contraintes de leur profession et d’une querelle interne au corps médical. De tout sauf de la situation de Lucinde ! C’est dans cette scène que commence la satire de la médecine au 17ème siècle.

Scène 4

Sganarelle les appelle au chevet de sa fille en précisant que l’oppression de cette dernière augmente. Chacun des quatre médecins commence par refuser de se prononcer le premier. Mais devant l’insistance de Sganarelle, deux d’entre eux prennent la parole tour à tour. Le premier préconise une saignée, le second pense qu’il faut lui administrer un émétique. Ils se lancent alors dans une dispute, chacun prétendant que le traitement conseillé par l’autre tuera la jeune fille.

Scène 5

Les deux autres médecins (Mrs Bahys et Macroton) s’expriment à leur tour à la demande de Sganarelle. L’un parle très lentement (au point que des tirets séparent les syllabes dans l’écriture de ses répliques) et l’autre bredouille. Ils semblent d’abord dans une forme d’attentisme Ils finissent cependant par prescrire tisanes et saignées. Il expliquent soigneusement que cela n’empêchera peut-être pas Lucinde de mourir mais qu’au moins Elle mourra « dans les formes ». Les scènes 4 et 5 forment un diptyque tournant en ridicule la pratique médicale.

Scène 6

Sganarelle, seul en scène, se dit encore plus perplexe qu’avant la consultation médicale et décide de donner à sa fille de l’orviétan. Il s’agit d’une sorte de potion magique. Cet ultime recours met en avant, malgré tout, l’amour de Sganarelle pour sa fille. Il est prêt à tout pour lui sauver la vie. C’est ce sentiment qui prépare l’arrivée de l’acte III.

Scène 7

Sganarelle se rend chez un « opérateur » pour se procurer ce remède miracle. La scène donne lieu à chants et danses sur le thème de l’orviétan. L’acte se clôt par une scène caractéristique de la comédie ballet.

L’acte II est l’acte de la satire de la médecine. La médecine est en échec et incapable. La mise en scène des différents personnages de médecins sert une critique sévère qui se poursuit à l’acte III sous une autre forme.

Acte III

Scène 1

Le médecin Filerin dispute les médecins Tomès et Des Fonandrès qui ont fait l’erreur de se quereller devant Sganarelle. Il déploie alors une longue tirade dans laquelle il explique que la médecine abuse des peurs hommes, que ces peurs nourrissent les médecins. Les querelles comme celle qu’ils ont eue en présence de Sganarelle pourraient nuire à la réputation de toute la profession. La tirade est sous la plume de Molière un violent réquisitoire contre la médecine de son siècle !

Scène 2

Les médecins affrontent dans cette courte scène l’ironie de Lisette qui considèrent les médecins comme des semeurs de mort.

Scène 3

Lisette retrouve Clitandre, le jeune homme pour lequel soupire Lucinde. Elle explique avoir prévu un stratagème pour contrer la mauvaise volonté de Sganarelle. Toujours du côté des amoureux, elle fera tout pour les réunir. Mais on ignore encore de quel stratagème il s’agit. On comprend néanmoins qu’elle a fomenté une manipulation de Sganarelle qu’elle décrit comme un personnage lourd et peu malin. Comme souvent chez Molière, cette scène illustre l’inversion du rapport dominant / dominé entre maître et valet.

Scène 4

Lisette annonce à Sganarelle qu’elle a trouvé un médecin qui fait des miracles. Il sera capable de guérir sa fille à coup sûr ! On comprend donc, au moment où elle va le faire entrer sur scène qu’il s’agit du jeune Clitandre !

Scène 5

C’est la crédulité de Sganarelle qui est tournée en dérision dans cette scène. Clitandre, portant un habit de médecin, prétend soigner les malades par « des paroles, par des sons, par des lettres, par des talismans, et par des anneaux constellés ». Il tâte le pouls de Sganarelle tout en affirmant que sa fille est bien malade au vu de « la sympathie qu’il y a père et fille ».

Scène 6

Clitandre continue à jouer le jeu alors que la jeune malade entre en scène. Lisette demande à Sganarelle de s’écarter. Le jeune homme dévoile à la jeune fille la profondeur de ses sentiments pour elle. L’amour est partagé ! Il ne reste plus qu’à tromper le père pour sceller le mariage. Clitandre explique à Sganarelle qu’il a rendu le sourire et la santé à sa fille en lui promettant de l’épouser et qu’il suffirait alors de simuler un mariage pour lui redonner toute sa joie. Sganarelle approuve en pensant qu’il s’agit d’un faux mariage avec un vrai médecin. Il pense lui-même tromper sa fille alors que c’est lui qui est pris au piège tendu par Lisette. Clitandre fait venir sur scène un notaire pour sceller le mariage en prétendant que ce n’est que l’homme « qui écrit ses remèdes ». Sganarelle ne voit pas le piège se refermer sur lui !

Scène 7

C’est Sganarelle lui-même qui presse les amants et le notaire de signer le contrat, persuadé d’avoir manipulé sa fille ! Lucinde insiste pour relire le contrat de mariage et le détenir dans ses mains. Clitandre annonce qu’il avait prévu des chanteurs et danseurs pour la fête. Il ouvre ainsi la dernière scène, caractéristique de la comédie ballet du 17ème siècle.

Scène dernière

Entre les chants et les danses, Lisette fait comprendre à Sganarelle qu’il a été berné ! Il s’agissait bien d’un vrai mariage avec un faux médecin ! Les jeunes mariés ont quitté la fête pour vivre leur amour. Sganarelle tente de partir à leur poursuite mais il est retenu par des danseurs, complices des amoureux.

L’acte III est l’acte de la victoire de l’amour contre la tyrannie du père et c’est aussi celui de la défaite définitive de la médecine.

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