Paul Auster

Auster, Le voyage d’Anna Blume, Résumé

De son titre original « In the Contry of Last Things », Le Voyage d’Anna Blume est un roman écrit par Paul Auster. Ce dernier est un écrivain d’origine américaine né en 1947 dans la ville de Newark. Il a écrit de nombreux autres romans qui ont été réadaptés au cinéma. Paul Auster est très célèbre en France et aux États-Unis. Le voyage d’Anna Bloom fait certainement partie de ses œuvres les plus originales et les plus profondes. Le livre est écrit telle une lettre que le personnage principal adresse à un de ses amis d’enfance. Il est question de l’histoire d’Anna, une jeune fille qui se rend dans une ville perdue pour retrouver William, son frère.

Le résumé

Anna Blume est une jeune enfant gâtée de 19 ans. Elle s’est rendue dans un pays sans repère, perdu dans l’univers. Elle y est allée il y a quelques années dans l’optique de rechercher son frère William, un journaliste qui a disparu depuis des mois. Personne ne sait où se situe la ville des dernières choses. L’endroit est exagérément surveillé. Il est impossible d’en sortir, car des gardes sont postés un peu partout, aux frontières. Les lois interdisent également les allées et venues injustifiées. Ici, la vie est si chère qu’on est obligé de se servir des morts et des déchets pour produire du carburant. Il n’y a pas de travail, pas de maison. Même si on trouve une maison où habiter, on se voit renvoyé quelque temps plus tard pour des raisons inconnues. L’insécurité de la ville est si grave que personne ne peut circuler longtemps sans se faire dépouiller de ses biens. La majorité des habitants est sans abris. Les conditions et les réalités sont dures est presque invivables.

L’histoire se forge autour d’une ville étrange et hostile. La description que fait l’auteur de l’endroit renvoie le lecteur aux ghettos qui se sont multipliés pendant la Seconde guerre mondiale. L’environnement est fermé, il pleut énormément, les gravats et péages sont nombreux. Dans la ville des choses dernières, il est difficile de trouver de la nourriture et un bon toit où habiter. L’accès à l’information est quasi inexistant. On note aussi une division entre la population qui s’est séparée en différents groupes. D’une part, il y a les Coureurs. Ce sont des personnes qui font la course au point d’en mourir. Puis, les Sauteurs qui sautent généralement du haut des immeubles pour se suicider. Ensuite, viennent les charognards qui ont pour occupation première de dépouiller les cadavres abandonnés. D’autre part, on dénombre des patrouilleurs surnommés Fécaleux qui récupèrent les déchets biologiques et les transforment en méthane, des tout-sourires, des rampants, des clubs d’assassinats, des cliniques d’euthanasie et une maréchaussée centrale. En bref, Auster Paul s’applique à peindre une ville apocalyptique.

Le personnage principal, Anna, fait partie des charognards et vit de la récupération. Elle fait de son possible pour ne pas succomber à l’envie de mourir. Le lecteur suit Anna dans ses tracasseries à travers les « zones de recensement » de la ville. On la voit pousser un caddie dans lequel elle stocke ses pauvres biens. Elle se bat contre voleurs et concurrents afin de trouver péniblement un peu de vivres. Elle ne sait parfois pas où dormir ou rester. Anna Blume vit une existence miséreuse et incertaine qui se corse un peu plus chaque jour. Dans un premier temps, le confort disparaît, puis les choses utiles à la vie, ensuite le nécessaire. Au final, même les choses indispensables à la vie se font rares. C’est un monde où tout le monde est vit dans la précarité. Il n’y a ni riche ni pauvre. La population n’a pas d’autre choix que de s’adapter aux conditions de vie et de s’efforcer de survivre dans cet environnement catastrophique. Aucune lueur d’espoir ne transparaît le long du roman si ce n’est celui de continuer à se battre pour vivre un autre jour et un autre, etc.

Anna Blume écrit cette correspondante afin de relater sa situation dans ce monde au bord du chaos à des personnes qui vivent de l’autre côté, dans le monde où tout est encore possible. Elle raconte sa vie, ses aventures dans la ville des dernières choses et ses combats quotidiens.

Elle a bien trouvé le moyen de se rendre dans ce sinistre endroit certes, mais il lui est complètement impossible d’en sortir. La ville est coupée du monde extérieur par de hautes et imposantes murailles. Tout y est contrôlé par une autorité : les mouvements, les habitants, les cadavres, tout. Dans son périple, elle fait la rencontre de trois personnages avec qui elle vit des expériences assez étranges : Isabelle, Samuel Faar et Victoria.

Anna a réussi à garder son anonymat, à rester isolée et mystérieuse. Ce dont on peut être sûr, c’est que cet endroit est complètement dément. L’on n’a jamais vu autant de désordre et de situations précaires de l’être humain. Les gens squattent les habitations. Il ne reste pas la moindre place dans les hôpitaux qui débordent de malades. Difficile de dire qui fait quoi, comment ou pourquoi.

Auster Paul change le décor du lieu chaque jour voire chaque instant. On se retrouve dans un environnement instable. Dans un passage de la lettre, Anna avoue que « Rien ne dure, vois-tu, pas même les pensées qu’on porte en soi… Lorsqu’une chose est partie, c’est définitivement ». Le sport préféré des habitants de la ville des dernières choses est le suicide. Heureusement, la tâche est très facile puisqu’il ne manque pas de méthodes pour mourir. On se fait aisément tuer par des groupes de voleurs ou des personnes psychologiquement dérangées. Il y a néanmoins une catégorie de gens qui préfèrent trouver par eux-mêmes, un moyen de trépasser digne d’eux. Dans ce monde, plus rien n’a de sens. Même la langue utilisée n’exprime rien de cohérent. D’ailleurs, il n’y a de toute façon rien de cohérent dont on peut parler. À la fin de la lecture, on se demande : pourquoi autant d’acharnement ?

La portée du roman

Anna Blume fait un témoignage très poignant qui se rapproche énormément des réalités de certains pays. Le lecteur se demande bien à quelle époque de l’histoire du monde un tel chaos pourrait avoir eu lieu. En lisant ce roman, on ressent une peur insoutenable de l’inconnu et du désespoir. De plus, le texte est écrit d’une traite, sans chapitres, mais avec d’interminables paragraphes. Bien que la première partie semble vide et sinistre, Anna a fini par rencontrer des personnes qui luttent comme elle pour rester en vie et ne pas toucher le fond.

Auster Paul offre au lecteur une lecture pleine d’émotions contradictoires. Il attire l’attention sur les souffrances dans le monde et le manque d’entraide qui caractérise les humains. Dans les épreuves, personne ne se préoccupe du bien-être de son prochain. On voit entre les lignes des thèmes comme la détermination, le pessimisme, le désespoir, l’espoir, la recherche de la liberté, le suicide et la folie. On comprend en lisant Auster qu’aucun voyage n’est facile. Mais qu’il vaut mieux chercher par tous les moyens à voir le bout du tunnel. Et, que sur le chemin, on peut être confronté comme Anna, à l’amitié, l’amour et l’espoir. Enfin, Le voyage d’Anna Blume laisse un sentiment d’incompréhension et d’inachevé dans l’esprit du lecteur qui peine à comprendre les fondements de l’état de ce lieu si différent et si complexe.

Du même auteur Auster, Brooklyn Follies, Résumé de l’œuvre

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