Eugène Ionesco

Ionesco, Rhinocéros, Incipit, Acte I, Scène 1

Introduction

Auteur du XXème siècle, Eugène Ionesco naquit en 1912 en Roumanie, avant de s’exiler en France en 1938, pour devenir plus tard l’un des fondateurs du théâtre de l’absurde. En 1960, il publie « Rhinocéros », œuvre à caractère absurde, où toute la population se transforme peu à peu en rhinocéros. La scène que nous étudierons aujourd’hui est l’incipit de cette pièce, où les personnages et la mise en scène nous sont présentés.

I. Le personnage de Jean

A. Son besoin d’ordre

Se note par sa tenue vestimentaire, l’attiraille don il dispose (2ème cravate, peigne). Son allure est rigide (intolérant envers Béranger). Son apparence extérieure traduit tout à fait son apparence intérieure. Son besoin d’ordre se note ici par la précision dans ses propos, ainsi que dans la langage utilisé.

B. Un personnage agressif

Se voit dans le ton utilisé, les didascalies, la ponctuation, la vulgarité, les ordres qu’il donne. Sa pensée est étroite et rigide. Il est sûr de lui, égoïsme, omniprésence du « je ».

II. Le personnage de Berenger

A. Un être de désordre

Dans la description physique qui lui est faîte.

Absence de précision, retard, même s’il en assume les conséquences : « C’est juste … »

Alcoolémie : « J’ai un petit peu la gueule de bois ».

B. Un personnage dépressif

Se note dans le ton, les didascalies, la ponctuation, le vocabulaire doux utilisé. Il n’ose pas contredire Jean, il se plie, sans rien dire.

Plus ouvert d’esprit que Jean : relation avec la serveuse, mais aussi par la réflexion (contemplation du nuage).

III – Une scène absurde

A. Un dialogue absurde (un faux-dialogue)

Absence du pronom personnel « nous ». Seuls les pronoms personnels « vous » et « jeu » sont présents.

La façon dont Jean juge Bérenger. Il n’y a aucun respect de l’être humain.

Absurdité dans le langage de Jean surtout : L’amitié n’est pas construite sur une communauté d’intérêt.

La distribution de la parole : C’est Jean qui parle le plus, sur un ton péremptoire; les paroles de Berenger ne font que quelques mots. C’est un véritable dialogue de sourds illustré par un monde marqué par l’intolérance et où on ne s’écoute pas.

B. Le décor et la mise en scène

Présentation d’un décor absurde (femme au sac vide, accompagnée d’un chat). Le déco est très banal, petit. Rien ne semble pouvoir arriver à part l’ennui.

L’intrusion de rhinocéros est absurde puisque personne ne s’y intéresse.

Les réactions absurdes des personnages face au passage des rhinocéros.

Conclusion

Cette scène est bien commune à tous les incipit des pièces de théâtre puisqu’elle nous présente les différents personnages, le décor, ainsi que la mise en scène. De plus, elle nous informe sur le déroulement de la pièce, à savoir la transformation progressive de chaque personnage en rhinocéros, qui représente chez Ionesco le manque de réflexion chez l’être humain. Un incipit classique donc, et qui nous annonce d’entrée l’absurdité de la pièce.

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