Passage étudié : Chapitre 2 en entier.
Introduction :
- A la fin du chapitre 1, prévision du baptême, refus de l'Ingénu, prévision de départ. Solution dans le chapitre 2 : il ne part pas car est reconnu par ses parents.
- Lecture.
- Structure, plusieurs possibilités
:
- Première possibilité
:
- Reconnaissance du Huron par ses parents.
- Conséquences.
- Seconde possibilité
:
- Reconnaissance du Huron par ses parents.
- L'avis des autres.
- Les décisions pour le Huron.
- Première possibilité
:
I - Eléments du conte
A. L'évènement perturbateur.
- Structure : scène de reconnaissance, élément clé de la narration. Cet élément relance l'action puisque le Huron va rester en France.
- Le vocabulaire de l'émotion, du pathétique pour montrer qu'il y a perturbation des personnages : « émotion, tremblements, joie, douleur, ... ».
B. Péripéties.
- Eléments du merveilleux : tout va
très vite dans un récit court et dense, sans explication logiques.
Exemple : épisode du médaillon qui a un pouvoir magique. - Scène de reconnaissance (peu probable
de retrouver sa famille au hasard).
Milieu de la page 20 : réflexion pour vérifier intellectuellement la véracité de cette rencontre. L'outil est le discours indirect (« en quel lieu, en quel temps, comment »). - Tout le monde se retrouve là pour une circonstance exceptionnelle : repères spatiaux (dans le jardin et dans l'église page 21) et présence d'hyperboles.
- Les indices pour la suite : 2 derniers paragraphes du chapitre : habits de l'Ingénu pour le baptiser, et amour Ingénu/St-Yves (liaison possible) ainsi qu'un concurrent (fils du bailli).
II - Eléments comiques et ironiques
A. Comique.
- Comique par caricature : essentiellement pour le bailli : « l'impitoyable bailli, l'interrogant bailli » (épithètes homériques) et « il alla faire ses questions ailleurs » = on se moque du personnage qui pose des questions quand il n'y en a pas.
- Comique par parodie : scène de reconnaissance
:
- Parodie des comédies classiques.
- Parodie des romans d'aventure (scène d'attendrissement), hyperboles : « 20 fois en 1 seconde », verbes de sentiment.
B. Ironie.
- Par antithèse, antiphrase :
- Page 21 début/milieu : « grand physionomiste » alors qu'après il réparti « les yeux, le nez, le front, ... » ce qui détruit la qualification « grand physionomiste ».
- Hyperboles : « très habilement ».
- Par impropriété du vocabulaire
ou de raisonnement :
- Sur la Bible page 22 : la réponse n'a pas de sens « pas parmi les livres de mon capitaine ».
- Réponse de Melle de Kerkabon page
22 : « Voilà comme sont ces maudits ... » = rapprochement
inattendu de la nourriture et de la littérature, et « pentaque
», qui est trop savant pour elle.
= Critique de la société provinciale et du savoir religieux du bas clergé. En fait, Voltaire critique les certitudes humaines.
- Par un décalage à partir de
quelque chose d'inattendu :
- Indifférence des Anglais vis à vis de l'émotion de la scène.
- Indifférence du Huron qui ne va pas dans l'église (page 21 milieu/fin) alors que c'est lui que ça concerne, il va boire.
- Par faux rapprochements : page 21 au milieu
: rapprochement logique « si que » sur la parenté du Huron,
ironie renforcée par le début de la phrase : « ils admiraient
tous la Providence et l'enchaînement des évènements
» car la Providence pour Voltaire peut exister mais elle ne doit pas
intervenir à notre profit = l'Homme ne doit pas s'imaginer
qu'il a un statut spécial dans l'Univers car Dieu agit
par des lois générales, le reste nous est inintelligible.
Cette idée sur la Providence passe par l'ironie.
Conclusion :
- Un second chapitre court et dense qui entraîne vers la suite (Voltaire veut faire court et un peu salé).
- Le comique de certains passages et les traits
d'ironie sont révélateurs du regard amusé et critique
de Voltaire.
(Critique d'une certaine forme de littérature, de l'étroitesse d'esprit donc du manque d'ouverture et de tolérance, ainsi que de la vision du Monde).