Giraudoux, Ondine, Résumé
Pièce de théâtre écrite par Jean Giraudoux, Ondine a été créée à Paris, au Théâtre de l’Athénée le 4 mai 1939. Il s’est inspiré d’Udine (1811), conte allemand de Fréderic de la Motte-Fouqué. Ondine qui connut un grand succès dès sa sortie tant auprès de la critique que du public a été créé dans une représentation théâtrale de Louis Jouvet. À cause de la guerre qui sévissait à cette époque, la pièce ne fut jouée que soixante huit fois lors de sa sortie. Elle est divisée en trois actes.
Acte I
C’est dans une maisonnette de pêcheur, non loin d’un lac dans la forêt que la pièce débute. La tempête fait rage dehors et le vieux pêcheur Auguste, ainsi que sa femme Eugénie sont tous deux morts d’inquiétude. Leur fille adoptive Ondine n’est pas encore de retour dans leur modeste cabane.
Hans von Wittenstein zu Wittenstein, le chevalier errant fait son apparition à la recherche d’un abri. Il est hébergé par le couple et évoque son futur mariage avec Bertha, fille adoptive du roi. Apparaît alors la jeune, douce et charmante Ondine. Cette dernière s’exclame devant la beauté du chevalier Hans. Le chevalier errant ne peut que succomber face à une telle beauté. Ondine jette la truite au bleu que le chevalier se préparait à déguster par la fenêtre et s’enfuit par la suite. Les parents adoptifs d’Ondine se confondent en excuses et vont chercher du jambon pour leur hôte. C’est le coup de foudre entre le chevalier errant et la douce Ondine.
Ondine déclare sa flamme à Hans qui, curieusement, n’exhale aucune résistance. Une fois de retour, Auguste et Eugénie mettent en garde leur fille contre cet amour. La jeune fille, furieuse, qui une fois de plus la scène en vouant au malheur l’hypocrisie humaine.
Auguste et Eugénie révèlent alors à Hans la vérité sur Ondine. Ils disent à ce dernier qu’elle n’est pas leur fille, mais celle du lac : elle ordonne aux éléments et détient de grandes forces. En dépit des avertissements d’Auguste, Hans est prêt à tout abandonner, même son mariage avec sa fiancée Bertha, pour épouser Ondine. Le chevalier et Ondine échangent leurs promesses. Le roi de la mer, qui n’est nul autre que le père d’Ondine, la met en garde sur l’Homme et lui donne une dernière mise en garde et ils firent un pacte qui stipula que si jamais Hans venait à la tromper, il mourra. Sûre de son amour et de son fiancé, Ondine passe outre l’avertissement de ses parents.
Acte II
Trois mois après leur lune de miel, le temps est venu pour Hans d’introduire sa fiancée Ondine à la cour. Une cérémonie est organisée, où un illusionniste (qui est en fait le Roi des Ondins déguisé) présente un spectacle dans lequel il met en scène Hans, Ondine et Bertha. Le Chamberlain entame d’éduquer Ondine au langage de la cour et ne parvint à obtenir de cette dernière que des témoignages de sincérité qui lui assurent l’estime amusée du poète Bertram, mais qui suscitent l’irritation d’Hans. Ondine reconnaît le roi des Ondins sous l’accoutrement de l’illusionniste et lui demande de s’arranger à ce qu’elle ne devine plus ce qui se trouve dans les pensées des autres. Ondine est par la suite présentée chez le roi. Elle exprime une franchise qui irrite le chevalier et exaspère Bertha, qui n’a qu’un seul objectif, reconquérir le coeur d’Hans.
Lors de la réception du roi, la fiancée d’Hans ne peut s’empêcher de fixer Bertha du regard. Elle accuse Bertha d’essayer de lui dérober Hans. Le roi, tout comme le chevalier essaye de lui convaincre en vain. La reine Yseult demande à être seule avec Ondine et lui demande pourquoi elle se comporte de la sorte. Elle révèle alors à la reine la vraie nature de l’accord qu’elle a signé avec le roi des mers : si le chevalier la trompe, alors il mourra. Elle fait aussi part à la reine de son ambition d’inviter Bertha à leur domicile pour être proche d’elle afin qu’elle ne soit plus présente dans les pensées d’Hans. La reine, abasourdie par la clémence d’Ondine la remercie pour la leçon d’amour. Ondine s’excuse auprès de Bertha. Mais cette dernière se sent froissée et Ondine entend qu’elle l’insulte dans ses pensées. Bertha, prétentieuse, se moque pas mal des origines d’Ondine. Blessée, Ondine finit par révéler la vérité sur Bertha, avec l’aide de l’illusionniste. Il se trouve qu’elle est, la fille disparut des parents adoptifs d’Ondine : Auguste et Eugénie. Bertha refuse de l’admettre et est exilée de la cour par le roi en raison de son attitude. La généreuse Ondine lui propose de vivre auprès d’elle et d’Hans dans leur château. Elle accepte et Ondine met Hans en garde sur le danger qui le guette.
Acte III
Six mois se sont écoulés depuis la disparition d’Ondine et nous sommes au matin du mariage d’Hans et de Bertha. Tout est sens dessus dessous au château. Les domestiques s’empressent pour préparer le mariage. Le chevalier est troublé et se plaint auprès de Bertha sur le fait qu’Ondine l’ait menti. Celle-ci l’informe qu’Ondine n’était en fait qu’une ondine (créature venue d’une autre planète) et non une femme. Mais Hans aimerait comprendre pourquoi Ondine a affirmé l’avoir trompé avec Bertram. Hans est également anxieux, car les fonctionnaires commencent à communiquer en vers, telles des poésies et cela signale le malheur chez les Wittenstein. Deux pêcheurs annoncent l’arrestation d’Ondine et deux juges de l’Inquisition sont convoqués pour son procès immédiat. Elle avoue être en effet une ondine et dit, à qui veut l’entendre qu’elle a commis l’adultère avec Bertram. Les juges éprouvent donc des difficultés à instruire le procès. Ondine, sachant que Hans doit mourir à cause de son infidélité, poursuit avec insistance sur le fait que c’est elle qui a trompé le chevalier Hans en premier avec Bertram. Ce dernier est convoqué et confirme l’histoire d’Ondine. Cependant, leur version des faits n’est pas identique. Ondine est alors accusée de sorcellerie.
Déguisé alors en homme du peuple, le roi des Ondins parvient à crever l’abcès. Il révèle qu’elle est la plus humaine des ondines et qu’elle a renié ses pouvoirs parce qu’elle désirait vivre comme les mortels. Désigné pour la surveiller en attendant son exécution, Ondine supplie le roi des Ondins de ne pas ôter la vie d’Hans, mais il avoue son impuissance : le chevalier mourra. Hans prend conscience trop tard de cet immense amour qu’Ondine porte à son égard. Puis vient la scène des adieux et Ondine sait qu’au moment de la mort d’Hans, ses soeurs l’appelleront trois fois et elle perdra la mémoire au troisième appel. Elle explique à Hans, comment elle a continuellement appris le chemin des hommes afin de ne plus jamais l’oublier. Durant leur dernier baiser, ses soeurs l’appelèrent pour la troisième fois et la mort emporta Hans avec elle. Ondine (sans aucun souvenir de ce qui vient de se passer) regarde autour d’elle, embarrassée. Elle demande qui est le beau jeu homme allongé, et apprend qu’il est mort. Elle n’émet aucun regret et s’exclame : « Qu’il me plaît !… Ne peut-on pas lui ramener à la vie ? ». Au roi des Ondins de répondre : « Impossible » et à elle de rétorquer : « Comme c’est dommage ! Comme je l’aurais aimé ! ».