Pierre Corneille

Corneille, L’Illusion Comique, Acte I, Scène 3

Introduction

Clindor est un picaro, c’est un personnage du théâtre espagnol qui signifie un antihéros. Il a la place du personnage principal sauf que ses actions ne sont pas les plus recommandables. Cette tradition du picaro est spécifique au baroque, interdit durant le classicisme, car un héros doit être exemplaire. Dans cet extrait, Alcandre révèle à Pridamant les mésaventures de son fils Clindor devenu Picaro. Nous étudierons tout d’abord la présentation de Clindor à Pridamant, nous verrons ensuite en quoi Clindor est un picaro et enfin nous nous intéresserons à l’annonce implicite du métier de dramaturge.

I. Présentation de Clindor à Pridamant : préparation psychologique à la révélation.

1. Présentation de Clindor à Pridamant et aux spectateurs.

Il y a une double énonciation : ambiguïté des termes : « spectacle » et « yeux ». C’est à dire qu’il va nous présenter le spectacle de la vie de Clindor : mais est-ce la vérité ?

On observe également une réflexion sur le titre.

On est spectateur de la pièce de Corneille mais aussi de celle qu’Alcandre va nous présenter.

La stratégie de Corneille pour se débarrasser de son outil introduction : « je serais marri… » en ajoutant le dernier vers.

2. Euphémisme, gradation vers la vérité.

Notamment avec le mot « misère » au vers 3.

Mais il commence par seigneur, honneur au début mais tout est en réalité un euphémisme.

II. Clindor : le picaro.

Tout d’abord par l’instabilité du personnage : diérèse sur « action », série de travaux, récurrence du passé simple (cours et nombreux), accumulation d’action mis en valeur par les rythmes binaires et répartitions par hémistiches surtout dans quatre vers successifs : « il » en tête du second hémistiche. « ennuyé par la plume, il la quitta soudain » : absence de passion qui semble animer Clindor.

Également des actions malhonnêtes : vole (son père) dépensé, noctambule, activité malhonnête (vente de brevet, trafic de chapelet). Il usurpe les identités : quand il se fait passer pour un maître opérateur.

Réussite du picaro : « montant d’État », « enrichi », « arrive au palais.. ». Ironie avec « honnête ».

La présence des euphémismes montrent également Clindor en picaro et l’intertextualité de héros picaresque baroque ainsi que le caractère hyperbolique du personnage qui n’hésite pas à quitter la maison et à toujours changer d’emploi : métamorphose.

III. Annonce implicite du métier de dramaturge.

Le spectacle est ici égal au théâtre. Le champ lexical de la parole ainsi que le champ lexical de l’écriture et littéraire.

Clindor s’adapte à plusieurs rôles, c’est alors un comédien. Il ne blâme pas le picaro, il énumère juste toutes les qualités nécessaires pour être comédien. A travers le champ lexical de l’écriture et de la parole, on voit une définition du dramaturge : qui écrit pour être dit.

Comme Clindor, Corneille a commencé des études (sauf que c’était pour être avocat) mais il a arrêté.

Corneille lui aussi est pères de plusieurs enfants (garçons), à travers Clindor, il fait de lui un adolescent se rebellant contre l’autorité parentale et au lieu d’étudier, il fait ses travaux parfois même peu recommandable.

Conclusion

On retrouve bien alors un texte baroque :

– avec le picaro
– l’instabilité du personnage
– et également par ce que c’est une pièce à énigme censée donner des indices au lecteur.

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