Rabelais, Gargantua, Prologue
Introduction
début du XVIème siècle en Europe, apparaît un mouvement philosophique, artistique et littéraire : l’humanisme. Bien que revendiquant le fait d’être le seul mouvement à ne pas avoir de manifeste, Gargantua de Rabelais, pourrait être considéré comme tel. Dans son prologue, l’auteur nous interpelle sur la différence entre apparence et réalité, nous donnant ainsi le « mode d’emploi » de son roman. Il s’agit en effet d’un texte argumentatif et sérieux, mais présenté comme plaisant et provocateur, empeigné des idées humanistes.
I. Un texte sérieux et argumentatif
a. Abondance des références antiques et savantes
Écrivains : « Socrate » et son élève « Platon », « Alcibiade », »Galien », « Bacchus » (dieu de la fête)
Œuvres : « Le banquet », « La république »
Les silènes : boîtes à l’aspect extérieur amusant contenant des remèdes précieux
b. Lexique abstrait très présent
Lexique philosophique : religion, mystère, politique, symbole pythagorique…
Lexique moral : courage, avisé, sérénité, sobriété…
Lexique hyperbolique : perfection naturelle, incroyable, invincible, infortuné…
c. Armature argumentative
Connecteurs logiques : mais, car, c’est pourquoi, pourtant, alors que, en supposant que…
Questions rhétoriques et oratoires.
Système 1ère 2ème personne.
Nombreux impératifs et futurs à valeur d’impératifs.
Transition : Par son sérieux et son caractère argumentatif, ce texte joue bien son rôle de prologue.
II. Un texte plaisant et provocateur
a. Références et proverbes populaires
Références : « déboucher une bouteille de vin », « chien qui mange un os », « une pelure d’oignon »
Proverbes : « l’habit ne fait pas le moine » …
b. Lexique comique
Pitreries, moqueries, dérisions, plaisanteries …
Titre des livres : Gargantua, Pantagruel
c. Énumérations délirantes (l9, 10, 14, 15, 31, 32 …)
d. Enchaînement baroque des comparaisons les unes dans les autres : Socrate – Sylène – œuvre – lecteur.
e. Phrases provocatrices : « Livre qui s’adresse aux buveurs et aux vérolés » …
Transition : Le texte témoigne une joie d’écrire : Une œuvre qui ne s’adresse qu’au bon vivant.
III. Un texte humaniste
Le modèle antique : de nombreuses références à l’Antiquité. Un retour aux textes antiques et prôné.
Un lecteur actif.
Utilisation de l’expérience vécue la plus quotidienne.
Formules humanistes : « substantifique moelle » – « savoir intelligent »
Les centres d’intérêt du texte : opposition réalité-apparence; annonce de : la politique, la religion.
Conclusion
La substantifique moelle (savoir trouver l’essentiel). Ces idées humanistes seront reprises et développées au XVIème siècle, notamment par Montaigne. Cependant, aucun n’a su mêler à ces idées le côté truculent que l’on retrouve dans Gargantua.