Honoré de Balzac

Balzac, La Fille aux yeux d’or, Résumé

La nouvelle est dédiée au peintre Delacroix.

Le texte commence par une description des Parisiens, tous pourris par l’avidité et la recherche du plaisir. Personne n’est raisonnable, pas même l’ouvrier qui gaspille sa paie au cabaret. Cependant, un homme a du mérite, il travaille sans cesse. Il se dépêche de vivre et gagne sa journée. C’est le petit bourgeois, qui fait son gain sur le dos des autres. Mais il s’use prématurément à force de courir, pour élever ses enfants à une classe sociale supérieure, celle des magistrats, des avocats. Ces métiers-là sont terribles aussi et se vautrent dans la débauche. Au-dessus de tous se trouvent les artistes. Mais eux aussi sont las, désabusés et pourris. Très peu restent beaux et vertueux. L’or et le plaisir sont au cœur des passions dans tout Paris.

Certains se méfient des plaisirs, mais en deviennent plats. Ils éprouvent peu de choses, peu de réelles affections. Leurs paroles sont pleines de lieux communs. Ces défauts des Parisiens se reflètent sur leurs physionomies de carton.

La description de Paris elle-même poursuit le texte. La ville est personnalisée comme une reine au génie furieux, qui mène le monde de son intelligence. Elle rassemble les défauts et les qualités de chacun des groupes de Parisiens. La Révolution de 1789 et l’écrasement de Napoléon en 1814 ont eu des conséquences sur tous les pays. Balzac compare Paris à un bateau d’intelligence. Tout son équipage est en ordre comme le peuple des Parisiens, elle navigue sur les mers du génie et attaque les côtes ennemies.

Les Parisiens sont poussés par la Nécessité à être sans cesse en mouvement, à courir après le temps, l’argent et les plaisir, ce qui altère leur physionomie. Les visages jeunes et beaux sont donc rares. Balzac donne quelques exemples de personnes, comme un prêtre, un garçon de boutique, une nouvelle mère, certaines femmes, qui ne sortent pas et restent belles, certains aristocrates également, d’autant plus beaux qu’ils contrastent avec les autres.

Au printemps, Henri de Marsay se promène aux Tuileries. Il est le fils naturel de Lord Dudley, sa mère a épousé le vieux monsieur de Marsay pour sécuriser son fils. Une fois son époux décédé, elle s’est remariée avec le marquis de Vordac, oubliant son fils. Lord Dudley a eu d’autres enfants, dont une fille qui a épousé le marquis de San-Réal, mais il n’a jamais tenu les frères et sœurs informés de leurs liens. Henri a manqué d’un père, M. de Marsay l’avait confié à une vieille sœur et à un très bon percepteur, l’abbé de Maronis, qui a bien formé le petit. En 1812, l’abbé mourut évêque, après avoir enseigné la nature humaine au jeune homme. Henri est assez seul, il offre un joli tombeau à la vieille sœur de Marsay et ne regrette personne que l’abbé de Maronis. En 1814, Henri a 22 ans et de la liberté à foison. Il est très beau. Il a toutes les qualités physiques, les talents, mais son défaut est de ne croire en rien.

Aux Tuileries ce jour là, il est approché par un jeune homme. Balzac rappelle qu’à Paris, les jeunes hommes sont de deux sortes : ceux qui ont et ceux qui n’ont pas. Il expose les similitudes et différences de ces deux groupes. Dans notre cas, Paul de Manerville a, il a hérité en Province et se forme au goût d’avoir de l’argent à Paris. Il est très ami avec Henri de Marsay, qui lui apprend ce qu’il faut savoir en profitant de ses richesses.

Henri explique à Paul qu’il est aux Tuileries pour attendre une femme, il l’a vue quelques jours plus tôt. Leurs regards ont été réciproquement admiratifs, et il est resté ébahi devant ses yeux dorés. Paul voit de qui il parle. Elle entre dans le jardin, elle rougit en apercevant Henri et parvient à lui toucher la main. Le chaperon qui l’accompagne l’entraîne vers la sortie. Les deux jeunes la suivent et la voient monter dans un coupé. Henri la suit, voit qu’elle habite dans la rue Saint Lazare. Le lendemain, son valet Laurent va chercher des renseignements sur elle. Il apprend que l’hôtel est celui du marquis de San-Réal, et que la fille aux yeux d’or s’appelle Paquita Valdès. Le facteur lui explique que l’hôtel est imprenable, plusieurs gardiens se méfient du moindre visiteur, il est impossible d’entrer incognito dans la maison, et la duègne est toujours avec Paquita. Le facteur, Moinot, se propose pour aider Henri. Celui-ci pense enlever Paquita quand elle sera de sortie. Il s’agit pour lui d’un défi, il n’éprouve pas d’amour. Il a l’impression d’être dans une pièce de théâtre italien.

Paul arrive, Henri lui dit qu’il en a pour plus de deux heures de toilette. Il lui explique que les femmes adorent les hommes qui prennent bien soin d’eux. Ils vont ensuite aux Tuileries, mais Paquita ne se montre pas. Henri a l’idée de glisser un mot dans une lettre du facteur à destination de la jeune femme. Le lendemain, elle est aux Tuileries, avec sa duègne et le vieux San-Réal. Paquita réussit à toucher Henri, mais la duègne se méfie et surprend un regard sans équivoque. Plusieurs jours, Paquita ne vient pas aux Tuileries. Henri écrit donc sa lettre et la remet au facteur. Il change son nom pour Adolphe, et propose dedans de donner à Paquita deux flacons, un avec de l’encre, un autre avec de l’opium pour endormir la duègne. Alors qu’il déjeune avec Paul, le cocher de Henri lui amène deux hommes : un noir au regard fixe, terrifiant, et un vieil homme à l’air malheureux qui est écrivain public. Le mulâtre ne parle qu’espagnol, et avait besoin du vieux pour parler avec Henri. Le mulâtre tend sa lettre à Henri, qui la brûle. Il lui dit de monter demain dans une voiture en se nommant Cortejo, amant. Il recommande la plus grande discrétion, et menace l’interprète de mort s’il raconte quoi que ce soit.

Le lendemain, Henri voit la voiture, dit le mot et monte. Ils arrivent dans une vieille maison. Henri attend dans une pièce démeublée et poussiéreuse et le mulâtre l’introduit dans une nouvelle chambre. Ici, une vieille femme attise un feu et Paquita attend sur une causeuse. Le moment où deux amants se rencontrent est souvent complexe, la femme hésite avant de faire le grand saut et tous deux se trouvent gauches et silencieux. C’est le cas ici, d’autant plus que la présence de la vieille femme les intimide. Henri parle à Paquita, mais elle ne comprend pas le français. Ils échangent en anglais. La vieille femme est sa mère. Elle lui explique qu’ils n’ont que 12 jours devant eux. Paquita s’absorbe dans ses pensées, ce qui cause du tourment à Henri. Il lui dit que si elle n’est pas à lui, il la tuera. Elle accepte d’être à lui, mais pas ce soir. Il doit revenir dans deux jours. Avant qu’il parte, elle lui donne un baiser. Après ce rendez-vous, Henri est furieusement excité.

Deux jours plus tard, le mulâtre veut bander les yeux de Henri, qui se voit obligé d’accepter. Il est déposé dans une chambre qui sent bon. Paquita dénoue le foulard. La chambre est luxueuse. Elle lui demande s’il veut lui plaire, ce qui le rend furieux. Il veut savoir qui règne. Elle lui tend un poignard et lui demande de la tuer après l’avoir aimée. Elle se ravise, il se calme. Elle l’habille d’une robe rouge. Tout est étrange, et voluptueux. Au matin il doit partir et rapidement la magie s’estompe dans son esprit. Il dort et trouve Paul au réveil. Henri ne lui dévoile rien, et lui donne une leçon sur la discrétion. Après avoir déjeuné, Henri repense à la nuit et se rend compte que c’est lui qui a été utilisé par Paquita. Il parle à Paul de l’immoralité du monde, et son ami se rend compte qu’un changement s’est opéré en lui.

Le soir il fait très attention à où on l’emmène les yeux bandés. Il croit reconnaître l’hôtel de San-Réal. Quand il arrive dans la chambre, il voit que Paquita a pleuré. Elle le supplie de l’emmener et de la cacher. Ils s’aiment absolument, et Henri accepte de partir avec elle en Asie. Mais alors qu’elle le regarde, elle s’écrit « Mariquita ! » et Henri furieux, veut la tuer. Ils se battent. Le mulâtre intervient et matte Henri, qui refuse d’expliquer pourquoi il voulait la mort de Paquita. Il part.

Une semaine plus tard, il revient avec des amis et trouve Paquita ensanglantée et mourante dans sa chambre. La marquise Margarita de San-Réal se tient devant elle avec le poignard. Elle se tourne et voit Henri. Ils se ressemblent comme deux gouttes d’eau et comprennent que Lord Dudley est leur père. La marquise voit alors que Paquita était restée fidèle au sang, et regrette de l’avoir tuée.

Quelques jours plus tard, Paul demande à Henri ce qu’est devenue Paquita. Il lui répond qu’elle est morte de la poitrine.

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