Albert Camus

Camus, Caligula, Acte IV, Scène 14

Introduction

Caligula était un empereur romain de 37 à 41 après Jésus Christ, resté célèbre pour sa cruauté et sa folie. Camus a écrit une pièce qui illustre l’absurdité de la condition humaine : c’est la prise de conscience de la mort qui fait naître l’absurdité. On retrouve cette idée dans L’Etranger du même auteur. L’existence devient aberrante, absurde et l’homme est déchiré entre la révolte et le désespoir : désespoir caractérisé dans la pièce par des pulsions destructives de Caligula. Cette scène est le dénouement de la pièce. Il tente de se substituer au destin en tuant tout le monde autour de lui. Il prend conscience de son échec dans ce monologue. Son meurtre paradoxalement achève la pièce sur une réussite : il est assassiné par une révolte. Dans ce passage, nous nous intéresserons au dédoublement du personnage de Caligula, puis aux thèmes récurrents dans ce monologue, et enfin au sens du dénouement

I) Dédoublement du personnage

1. Personne qui se dédouble et s’adresse à son reflet

La récurrence du mot « miroir » insiste sur le thème du double éclairant ainsi le sens des pronoms première et deuxième personne. C’est un monologue introspectif : le personnage se parle à lui-même. L’apostrophe : « Caligula » faite par Caligula lui-même est associé à l’inversion faite par le miroir. Les pronoms « je » et « tu » sont omniprésents tout au long du monologue, et marque le dédoublement de Caligula.

2. Le reflet est le signe de son échec

L’image qu’il rencontre est le signe de son échec. Il brise le miroir pour se détruire lui-même. Il y a quatre étapes :- Convidence- Echec- Haine- Destruction.

II) Thèmes récurrents du monologue

1. Thème de la culpabilité

L’idée de la culpabilité est récurrente, on passe de « tu es coupable » à « nous sommes coupable ». Le « nous » représente peut être tous les hommes : ainsi la culpabilité générale banalise et atténue celle de l’individu.

2. Thème de la souffrance du personnage

On remarque la souffrance morale du personnage caractérisée par l’anaphore : « j’ai peur », et les didascalies : « avec tout l’accent de détresse ». On remarque aussi une souffrance physique : « tous frappent ». Caligula est donc un personnage qui souffre tant bien physiquement que mentalement.

3. Incohérence du discours : thème de la folie

Caligula sombre littéralement dans la folie. La ponctuation (beaucoup de « ! » et de « ? ») marque que Caligula est dérangé. De plus, l’antithèse « riant » et « râlant » lorsque Caligula se fait tuer marque bien l’incohérence dans son comportement.

III) Signification philosophique

C’est l’idée que l’homme ne peut pas se substituer au destin. Idée de la fatalité humaine. Le thème de la fatalité et du destin est un thème récurrent dans la littérature.

Conclusion

Caligula représente en fait l’absurdité du monde. On peut rapprocher ce texte de l’essai du Mythe de Sisyphe.

Du même auteur Camus, La Mort heureuse, Résumé Camus, La Peste, Épilogue Camus, Carnets, Le Ciel de New York Camus, Le Mythe de Sisyphe, l'origine du sentiment de l'absurde Camus, La Chute, Résumé Camus, Caligula, Acte IV, Scène 14 Camus, Caligula, Résumé acte par acte Camus, Lettres à un ami Allemand, Première Lettre Camus, Le Premier Homme, Résumé Camus, La Peste, La représentation d'Orphée et Eurydice

Tags

Commentaires

0 commentaires à “Camus, La Peste, La représentation d’Orphée et Eurydice”

Commenter cet article